Repères bibliographiques
Livres commentés dans les revues en ligne
Revue N°84 Juin 2016
Histoire
d'un Maltais de Tunis racontée à sa fille
Récit
intime
L'Harmattan
Revue N°80 Juin 2015
Ode pour
ne pas oublier
Evelyne
Sellès Fischer
Le jardin
d'essai 7 Square Dunois 75646 Cedex 13 - Illustrations de l'auteur
Revue N°79 Mars 2015
Une
longue escale maltaise à Tunis
Carmel
Sammut - roman familial
L'Harmattan
Revue N°78 Décembre 2014
L'Enfance des Français de l'Algérie avant 1962
D'un lien
l'autre
Publication
avec le concours du Conseil régional d'Auvergne; Illustrations et photos
inédites
Bleu autour
Paris
Revue N°76 Juin 2014
Femmes
de boudoir, femmes de pouvoir
Geneviève
de Ternant
Edition
Academia
Revue N°75 Mars 2014
Camus -
Entre Justice et mère
José
Lenzini et Laurent Gnoni
Adaptation
graphique, dessins en couleurs.. L'Album du centenaire de Camus.
Editions
Soleil, 15 Bd de Strasbourg (85000 Toulon)
La
comtesse de Ségur et nous
Collectif
Edition Le
Jardin d'Essai
Un
prince à Casablanca
Ralf
Toledano
La Grande
Ourse
Revue N°73 Septembre 2013
La
décoration monumentale peinte et sculptée en Algérie
Elisabeth Cazenave
Editions ABD-EL-TIF
Revue N°72 Juin 2013
Alger
1802-1962 Les Transports urbains
Marie Gil
et Bernard Plentin
Editions
Sutton
L'Algérie pour mémoire
Fernande
Stora
Préface et
photographies de Jean-Pierre Stora
Regain de
lecture-Corsaire Editions 1 Rue Royale, 45000 Orléans
Revue N°71 Mars
2013
Fragrances de Tunisie - Poèmes de l'Au-delà
Par Lucien
Henri Galea
Editions
Lulu Presse
Darhoussa , la maison de la mariée
Marie-
Louise Vignes
Editions
Bénévent - BP N° 4049.06 301 Nice Cedex
La
Saison des caroubes
En sous
titre, Chronique d'une vie algéroise
Robert
Saucourt
Atelier
Folfert éditions BP20047. 28260 Anet
Collection
Xénophon.
1914-1918 Courriers de guerre - Le Temps de nous aimer
Robert,
Denise et Victor. Thierry Secretan
Editions de
La Martinière
Revue N°70 -
Décembre 2012
Villas
et Palais d'Alger
Par Marion
Vidal-Bué, 2012
Editions
Place des Victoires, 6, rue du Mail. 75002. Paris.
Fragrance de Tunisie
Par Lucien
Henri Galea
Editions
Lulu Presse
Mon
Algérie
Par Monique
Ayoun et Jean-Pierre Stora
Editions
Hugo Image
Revue N°69 -
Septembre 2012
Villas
et palais d'Alger du XVIII ème siècle nos jours
Par Marion
Vidal- Bué.
Editions
Place des Victoires 6 rue du Mail, 75002
Les
Ecrivains pieds- noirs face à la guerre d'Algérie.
Par Wolf
Abbès 3 rue des Syrafs , Bonchet 26780
Revue N°68 - Juin
2012
L'Immémorieuse
par Albert
Bensoussan
éditions
Apogée
Les
Français d'Algérie, 50 ans après
par Maurice
Calmein.
éditions
Atlantis 400pages
Préface de
Thierry Rolando (Président du Cercle Algérianiste)
D'une
rive à l'autre, autobiographie
par Jean-
Yves Molinas .
Société des
écrivains
Femmes
de destin(s) l'Algérie française au féminin
par Robert
Saucourt
Collection
Xénophon .
Atelier
Folfer éditions B° 20047 28 260 Anet.
Revue N°67 - Mars
2012
Le
Dernier matin
par Alain
Amato
Editions
Séguier
Chronique de la Coloniale
par
Guinarou, préface de François Sureau
en vente par correspondance; 1 Chemin des Beauregards 78510 Triel sur
Seine.
La Croix
Rouge pendant la guerre d'Algérie
par le
général Maurice Faivre
Editions
Lavauzelle 32 euros
De
Saïgon à Alger 1951-1962
par Bernard
Bachelot
L'Harmattan
Décolonisation, crime sans châtiments
par Jean
Jolly
Editions
Saintonge
Demain
tu pars en France
par Claude
Diaz
Aperçu des livres décrits dans la revue N°
64
: (édition papier)
Miscellanées d'Algérie, 1830-1962
John Franklin,
Mémoire de notre temps.
Il n'est pas
toujours facile de faire un compte-rendu de lecture, pour diverses raisons.
Mais faire un compte-rendu de celui-ci, c'est particulièrement ardu. Et tout
d'abord, qu'évoque le mot miscellanées? Du latin "miscellanea, choses
mêlées, mélanges d'ouvrages de science, de littérature", dit le dictionnaire. L'auteur sous-titre son livre "Curiosités, Réalités,
Billevesées", on peut y trouver un peu de tout. L'éditeur dans sa préface le
dit bien: "Il s'agit là d'une compilation unique et surprenante de faits
établis, essentiels ou anodins, d'indications futiles ou inutiles ... "
Ainsi tous les films tournés en Algérie de 1918 à 1950, les monnaies en
usage sous la Régence, les combats de Marcel Cerdan, les préfets, le baptême
de l'air de Fernandel, les maires, les évêques romains, etc. Mais aussi, les
vins, la presse, les champions cyclistes ... Vous voyez qu'il est bien
difficile de parler de ce livre. Il faut le prendre, le parcourir, le
fermer et le rouvrir aussitôt et vous ne serez pas au bout de vos surprises.
Alger blues Il. Le temps
des cigales
En sous titre: Souvenirs d'enfance
et d'adolescence d'un petit Algérois.
Guy Dupuis de la Granrive,
Mémoire de notre temps.
Un premier tome
était intitulé Alger blues. Souvenirs autobiographiques, publié chez Dulpha
en 2007. L'auteur nous dit «prolongement logique mais non chronologique
d'Alger blues, le temps des cigales couvre à peu près la même période mais
avec un décalage de quatre à cinq ans, de 1947 à l'été 1959 ». L'action se
situe essentiellement dans le petit village de Lapérouse et sa plage. Elle
est animée par une bande de gamins au seuil de l'adolescence. C'est le récit
de ces quatre cents coups qui nous est raconté ici, et qui réveillera bien
des souvenirs chez tous ceux qui ont fréquenté ces lieux en leur enfance et
réjouira de même ceux qui ont eu la chance de connaître les joies
méditerranéennes, des heurs et des malheurs d'une enfance que nous rappelle
ce livre plein d'anecdotes et de notations. Ainsi cette description de fin
de vacances. «Nous retrouvons cette atmosphère d'arrière-saison où un
soleil indolent, tardant à se lever, mais se couchant de plus en plus tôt,
annonce pour nous une séparation prochaine. Chaque fois le même désarroi
nous taraude à l' approche de la fin août ... Sur la plage, le regard
englobe une énorme portion d'espace qui se reflète dans la mer. Parcouru de
nuées de toutes les nuances de gris ... le ciel change constamment,
s'éclaircit, laisse poindre une vague lueur; un halo de soleil, une soudaine
éclaboussure lumineuse qui irradie sur l'eau.»
à lire avec
plaisir, en nostalgie heureuse.
Jusqu'à vingt ans,
souvenirs
d'une fille de colons
Gabrielle Quillery, Mémoire de
notre temps.
Récit attachant
d'après les souvenirs d'une petite fille arrivée en Algérie en 1848.
Autres
livres parus:
Les compagnies nomades
Serge Bollé, éditions Bollé, 38.
Assumer à vingt ans,
témoigner
aujourd'hui (guerre d'Algérie, 1960-1961)
André Malichier, éditions
Lavauzelle, 26.
Fleurs de tranchées
(1913-1919), lettres de guerre
René-Charles Andrieu, 27.
Forces noires des
puissances coloniales européennes
Antoine Champeaux, éric Devos,
Janos Ricoz, Lavauzelle, 27.
Aviateurs en guerre,
Afrique du
Nord, Sahara1954-1962
Patrick-Charles Renaud,
éditions Grancher, 24.
Commando Georges et
l'Algérie d'après
Armand Benessis de Rotrou, préface
du général Faivre, éditions Dualpha, 38€ + 5€ de frais de port.
Une vie en direct
Jean-Claude Narcy, éditions Lattès,
18.
Yves Richardot
nous fait part d'un ouvrage tout à fait intéressant de notre ami Pierre
Jarrige, avec Alain Crosnier :
L'ALAT en AFN,
document
remarquable, nombreuses photos sur l'équipement diversifié de l'aviation
légère, hélicoptères, etc. 300 photos, 80 pages. En souscription jusqu'au 30
septembre, 25€ port compris. Nous en reparlerons longuement.
.
Pierre Jarrige, Saint-Ferréol,
30250 Revel
Ý
Aperçu des livres
parus et décrits
dans la revue N°
63
:
Les
ombres de Boufarik récit
Olivier Chartier, Flammarion, J 5€
Arrière
petit-fils d'Amédée Froger, élevé dans le culte familial du maire de
Boufarik, ardent défenseur de l'Algérie française, Olivier Chartier se pose des questions. Il se plonge dans ses souvenirs d'enfance et est amené à
partir sur les traces de celui qui est devenu un vrai mythe. «Je crois me
souvenir. La vie après la mort n'existe que dans la mémoire de ceux qui vous ont aimé.» C'est justement après la mort de sa grand-mère qu'Olivier Chartier a commencé à voir ses souvenirs s'entrechoquer, et, dit-il, «Mamie avait été le phare de notre enfance, un amer rassurant autour duquel
naviguer. Sa lumière éteinte me jetait dans le monde adultes.» Mais ce n'est que dix ans plus tard qu'il éprouve le besoin de confronter les souvenirs
légués par sa grand-mère sur l'Algérie avec une autre vérité. Cet aïeul, il pressent qu'il lui faut découvrir autre chose sus lui, et pour cela, en journaliste, il va mener une véritable enquête. Au début, c'est la déception. «J'espérais être à Alger en pays de connivence. Ce n'est pas le cas: rien n'est plus ici de ce que je suis venu chercher.» Il interroge fictivement sa grand-mère après avoir commencé son enquête et avoir appris «certaines choses» sur cet aïeul si aimé. «Tu ne m'avais pas appris que le général De Gaulle a repris le pouvoir en surfant sur la vague des émeutes d'Alger, que les exécuteurs des basses œuvres du gaullisme ont profité du drame pour se hisser au pouvoir. Et qu'Amédée Froger avait peut-être été une victime de leur ambition.» D'autres pistes aussi sont évoquées. «J'aurai beau m'efforcer de faire vivre l'Algérie de Mamie, la réalité m'échappera toujours ... Alger se refuse à moi. Tel un visage, elle se dérobe quand je crois la tenir ... à force de ne pas poser de questions, on frise l'indifférence, à force de ne pas avoir de réponses on se pose des questions.» L'arrière petit-fils repart d'Alger sans savoir qui était
vraiment Amédée Froger. Mais il nous a donné un livre très émouvant, bien écrit, et qui va bien au-delà de la réalité de l'ancien maire de Boufarik, des ombres et des mythes. Froger avait lui-même écrit chez Baconnier un livre, très peu connu, intitulé
L'Ombre maudite.
Là-bas, retour en
Algérie témoignage
Aline Cespedes-Vigne Edition
Art-Access 18€
"Tu
es revenue parce que tu avais mal à tes racines" lui a dit in vieil Arabe.
Pendant plus de quarante ans, elle était persuadée qu'elle avait refait sa
vie en France. « Je me devais d'oublier la guerre, la mort de ma petite
fille lors du cessez-le-feu, l'exil.. . J'appris que les cimetières étaient profanés, qu'on allait regrouper nos morts dans un ossuaire ... Cela me
décida à retourner « là-bas » pour me rendre compte par moi-même» .Elle va retrouver la tombe de sa petite fille et, durant tout son voyage, elle viendra lui raconter chaque jour ses joies de certaines retrouvailles de sa
mémoire , et , souvent ses douleurs devant ces maisons abandonnées, une
douleur qui lui aurait fait préférer de les voir rasées, plutôt que tristement en ruines, presque hostiles. Ce voyage, elle en est revenue à la fois apaisée d'avoir pu surmonter sa douleur et d'avoir eu le courage de
retrouver son passé, même si cela lui était parfois trop douloureux. Elle en rapporte un poème qui traduit bien ses sentiments:
« Dans les
jardins de Mascara, poussent les fleurs du souvenir. J'ai senti battre mon
cœur à la folie, mais je n'ai rien regretté du tout et, comme Candide, j'ai
cultivé le jardin de mon passé. Dans les jardins orphelins d'Oran, poussent
nos maisons abandonnées, ont cloué nos chants, nos rires, aux chambranles
disloqués, aux vitres explosées. Dans les fourrés de l'Indépendance, la
jeunesse ratisse ses espoirs déçus, ses longues heures désœuvrées. Dans ton
jardin endormi, dans cette tombe où tu m'attends, poussent les fleurs de ma
mémoire, elles ont chassé les ombres, allumé des étoiles, repeint tes
grilles. Dans l'avion qui me ramène en France, j'ai compris que ce pays qui
s'éloigne est un ami qui part à jamais.»
Pierre Loti dessinateur,
une œuvre au long cours
Alain Quelle-Villéger et Bruno
Verrier Bleu Aurore éditeur
11,
avenue Pasteur
03500 Saint-Pourçain-sur-Sioule Prix de l'ouvrage: 34,50€.
Dans ces 293 pages nous sommes plongés dans un
merveilleux voyage avec comme guide un extraordinaire dessinateur.. Sous son
véritable nom, Julien Viaud, l'officier de marine est devenu reporter pour
les grands journaux et revues de son époque. Son trait sûr, ses croquis
comme ses aquarelles nous entraînent à travers la monde. C'est pourquoi,
avec l'autorisation de l'éditeur, nous avons souhaité faire dans notre
revue, un article donnant à nos lecteurs l'envie d'en connaître plus grâce à
ce superbe livre, étonnant carnet de voyages d'une très belle qualité.
L'Algérie et la France
Jeanine Verdès-Leroux
Robert Laffont Bouquins 32€
992 pages, 160 collaborateurs ont participé à
cet ouvrage que l'on a qualifié de dictionnaire. Les entrées sont parfois
surprenantes, mais les matières étudiées font l'objet d'une grande diversité
et nous avons l'intention d'y revenir dans une prochaine revue
Voici quelques titres d'ouvrages susceptibles
de vous intéresser et dont nous ferons un compte-rendu dans une prochaine
revue.
Le château de Vincennes
une histoire militaire sous la
direction de Luce Gaume et Emmanuel Penicaut
S.H.D. et éditions Caudun 35€
Les années noires 1939
1845
droit et histoire
L'esprit du livre éditions,
92, Sceaux 20
€
Drames et frayeurs aux
essais en vol et autres
Jacques Nottinger de l'Académie de l'air et
de l'espace.
Nouvelles éditions latines
23 €
L'Emir Abd-el Kader à
Lyon 12-13 décembre 1952
Christian Delorme
Edition Mémoire Active
L'Hôte
d'après Albert Camus
Jacques Femandez
Gallimard 13,90 €
L'Algérie au temps des
Français Feriel Ben Mahmoud
et Michel Brun Editions Place des
Victoires 33,25€
Les oies sauvages,
une famille française en Tunisie (1885-1964) Geneviève Groussaud-Falgas
L'Harmattan
26 €
Terre du vent,
une enfance dans une ferme algérienne 1939-1945 Michèle Perret
L 'Harmattan décembre 2009
16€
Un joli premier roman dans la collection
Graveurs de mémoire,
qui dépeint avec beaucoup de poésie la vie
quotidienne d'une enfant du bled, fille de propriétaires terriens. Elevée
avec les enfants des journaliers de la propriété, au milieu des champs et
des terres cultivées, elle perçoit dans la brume de l'enfance l'atmosphère
d'un monde familier pour elle. Ouvriers, du forgeron au vendangeur, tout un
peuple d'animaux et d'insectes, la grande marée des sauterelles dévoreuses,
les labours, la cueillette, les événements du quotidien agreste. Tous les
habitants travaillent avec ardeur, malgré la chaleur. Les Allemands sont
évoqués de loin ,terreur des enfants. Des prisonniers italiens, pas bien
dangereux, contribuent aux travaux des champs. La rumeur de la guerre ne
parvient que de loin sur cette « terre du vent qui fait rouler les ronces
sèches dans le lit des oueds .. »
Ý
Aperçu des livres
parus et décrits
dans la revue N°
62
:
Paul et Kader
Norbert Multeau, éditions
Télémaque, roman.
Deux amis, un
musulman et un Français vivent
à
Rimbaud, petit village
à
soixante kilomètres d'Alger. La vie est assez misérable mais plutôt
pittoresque et les personnages assez hauts en couleurs.
Les 10000 villages de
Delouvrier
Général Maurice Faivre, éditions L'Esprit
du livre, 20€.
Paul Delouvrier,
délégué général de l'Algérie, a conduit,
à
partir de 1959, une politique de regroupement des populations musulmanes.
Mille villages sont créés «
pour contribuer au progrès social et économique de la population algérienne
et
à
la soustraire
à
la propagande et aux exactions du FLN ». Cette opération était aussi
destinée
à
permettre de pourchasser les bandes sans risquer de dommages dans la
population. Plus de deux milliers de personnes ont été ainsi mises
à
l'abri.
Commando Georges et
l'Algérie d'après
Lieutenant Colonel Armand Benesis de
Rotrou, préface du général Maurice Faivre, éditions Dualpha, 38€.
Le célèbre commando,
composé d'anciens fellagha ralliés aux Français et désireux de contrer les
exactions de leurs anciens amis. C'est un témoignage poignant qui est
raconté ici et l'auteur dit son amer-
turne de l'abandon des fidèles qui ont souvent payé de leur vie leur action.
Récits et lettres
d'Indochine et du Vietnam 1927-1957
Jean de Pichon, éditions Les Indes
savantes.
Témoignage très
complet sur une période très importante de l'armée française.
Les quatre guerres d'un
spahi, le colonel Bébéar
Claude Girard, éditions de l'Officine.
Véritable héros de légende, le colonel participe
à
l'assaut, au Maroc, au cours duquel Bournazel trouve la mort en 1933. Plus
tard, en mai 1944, en montant au Garigliano, il est grièvement blessé et
perd un œil. En mai 1954, il combat au Tonkin et est encore blessé. De 1955
à
1957 il est sur la frontière algéro-marocaine où il mène une charge à
cheval. Sorte d'épopée héroïque, sa vie est une sorte de chanson de geste
à
citer en exemple
à
toutes les promotions d'officiers.
Raison d'état
Bernard Bachelot, préface de Michel
Albert, L'Harmattan, 16,50€.
L'auteur raconte
l'histoire de la tentative de Louis XIV d'installer une base militaire en
«Barbarie» en 1664 et qui se soldait par un désastre et l'on avait cherché
un responsable.
Ý
Aperçu des livres
parus et décrits
dans la revue N°
61
:
le Sel des Andalouses
de Maurice Calmein éditions
Atlantis. 2009, 20€
C'est ce qu'on pourrait appeler un roman de retrouvailles mais le ton est
nouveau, dépouillé de la nostalgie qui baigne en général ces retours dans un
passé heureux et douloureux à la fois. La plage des Andalouses à Oran
devient un lieu initiatique où le personnage, à l'occasion d'une rencontre,
fait un parcours qui ressemble à un mirage où l'Algérie d'aujourd'hui se
confond avec celle d'hier, perdue à jamais ..
Paul Bourde
de Christian Rendu chez l'auteur
59, rue Francisque Jomard 69600 Oullins, 20€
Plus et mieux qu'une
biographie, cet ouvrage se lit comme une enquête minutieuse sur ce
personnage méconnu qu'est Paul Bourde et dont les aspirations coloniales lui
doivent sans doute d'être occulté par l'anticolonialisme ambiant.
Né dans le Bugey dans
une famille simple, Paul Bourde va bénéficier d'un destin surprenant:
condisciple de Rimbaud, il se passionne avec lui pour les explorations de
Speke et de Grant aux sources du Nil.
Débutant comme
journaliste au Temps, il va pouvoir combler sa passion des voyages et ses
théories «coloniales» qu'il faut replacer dans l'optique du temps, où les
partis de la colonisation prônaient une conquête «humanitaire». Quant à lui,
c'était avec un total respect des populations musulmanes, qu'il adhérait aux
idées coloniales .. Il entre en politique: en tout cas il obtient des postes
administratifs importants, comme celui de Directeur Général de l'Agriculture
à Tunis. Il remet en culture le Sahel et le transforme en immense oliveraie.
Il s'intéresse de près au Maroc après Madagascar, pour un développement
d'une botanique tropicale.
On se prend à regretter qu'il n'ait pas approché Lyautey!
Excellent écrivain,
il publie un roman, des pièces de théâtre, des essais philosophiques, on ne
saurait épuiser ici la liste de ses talents.
Et, on ne saurait épuiser non plus la liste des qualités de minutie et de
rigueur de l'auteur qui n'a pas hésité à fouiller toutes les archives et
références, citations et témoignages pour donner l'essentiel d'une vie. Un
portrait complet et attachant d'une personnalité
de cette époque un peu délaissée de la
Troisième République. Délaissée du grand public ...
Les femmes algériennes
pendant la colonisation
de Diane Sembron Editions Riveneuve,
2009 351p. 24€
Une étude sur l'évolution de la condition
féminine en Algérie qui amène à penser que, loin de profiter de
l'indépendance pour obtenir une émancipation, les Algériennes voient leur
statut régresser. Au contraire de leurs congénères de Tunisie et du Maroc
dont l'évolution de la condition s'améliore, elles et leurs compatriotes
issues de l'immigration, ne bénéficient en rien de leur aura d' "héroïnes"
de la bataille d'Alger. Leur scolarisation n'a pas progressé, leur
incapacité juridique et le droit de les répudier ont été rétablis en 1984.
Un travail scientifique, une société algérienne rattrapée par l'orthodoxie
religieuse, malgré l'opposition des modernistes. Préfacé par J. Frémeaux
Tamala
Maxime Rousselle, chez l'auteur 15€, 140 rue de la Vieille Tour
33400 Talence
Un recueil poétique et anecdotique où les
légendes berbères s'entrecroisent avec les récits des expériences de
«Médecin du bled» ou de simple
Français du Maroc de «ces années-là» . Les
illustrations superbes éclairent joliment ces déclarations d'amour au pays
des troubadours berbères.
« 0
fille de Tounfite, ta lance m'a profondément
touché»,
(Complété et réédité)
Trois siècles
d'obéissance militaire 1650 -1963
Maréchal A. Juin
Esprit du Livre, 2009 (réédition de
l'ouvrage de 1963 Plon)
La thèse du Maréchal Juin rééditée est un
document pour les historiens. La fidélité de l'armée, imposée par Louis
XIV
est une construction progressive des régimes
successifs. L'auteur à partir d'exemples historiques distingue obéissance et
loyalisme et, sur les événements qu'il a vécus, Juin porte des jugements
percutants.
Le système Légion
Anna Pouvreau Esprit du livre 2008
191 p. 20€
Docteur en Sciences politiques et stratégiques de la Sorbonne et des
Universités de New York et de Boston, l'auteur a fait un travail approfondi
sur la Légion: d'abord parcours de plusieurs légionnaires, engagement,
service et nouvelle identité. Legio Patria Nostra. Puis, l'auteur décrit le
système et ses valeurs, effort, esprit de corps, respect des traditions. Une
riche bibliographie fait de ce livre un ouvrage de référence.
Ý
Aperçu des livres
parus et décrits
dans la revue N°
60
:
Tout d'abord, rappelons la parution du
gros ouvrage publié sous la direction de Jeanine Verdès-Leroux, historienne
des idées politiques, L'Algérie et la France
Robert Laffont
982 p. 32€
L'Europe face à son passé colonial
De Olivier Dard et Daniel Lefeuvre (bien connu de nous pour sa lucidité, sa
compétence et son parler-vrai)
chez
Riveneuve Editions 384 p.
28
€
Par le cœur et par
la raison
De Jean-Pierre Sénat (les SAS
sections administratives spécialisées
L'Harmattan 372 p. 31€
L'arrivée des
pieds noirs en Roussillon en 1962
De Philippe Boubat
Intéressante documentation sur
l'installation parfois difficile des Français d'Algérie exilés en 1962
Collection Trabucaire 66140 Canet
Carnets
sahariens, un toubib au Sahara Central 1956 1959
De Georges Cornand
Editions Thélès 23€
Bir Hakeim
De François Broche
Editions Perrin 21Op. 18€
Au pied de la Tour
De Andrée Montéro, notre fidèle
adhérente, un joli roman dont l'action se situe dans le quartier de la Tour
Eiffel.
L'Harmattan 2009 13€
Marie-Claire Micouleau a lu avec
plaisir le dernier ouvrage de Mario Bastide et elle nous en parle :
Voici un ouvrage qui manquait à la
connaissance de notre Maroc d'autrefois : il s'agit d'une étude extrêmement
bien documentée de notre collègue et compatriote Mario Bastide intitulée
Dans
le sillage des grands champions du Maroc d'autrefois
Notre auteur a sûrement été
élevé dans le sérail, que dis-je, les sérails, des grands sportifs du Maroc,
car il sait tout d'eux, qu'ils pratiquent les disciplines individuelles ou
collectives. De l'athlétisme au volley-ball, en passant par la boxe
(évidemment Cerdan) ou la natation,
il explore tout , livrant scores et records avec la plus grande érudition.
Il revendique une certaine subjectivité, ce qui explique la chaleur avec
laquelle il interpelle nos grands champions disparus ou vieillissants .
Photos et palmarès divers viennent garantir, s'il était besoin,
l'authenticité des renseignements fournis. Un véritable répertoire à
consulter et , comme on dit maintenant, cerise sur le gâteau, une étude sur
les acceptions et constructions diverses du verbe «échapper», dont il
découvre plaisamment que la transitivité dans le langage sportif rappelle
certains emplois surannés chez les héroïnes de Giraudoux!
Mémoire de Notre
Temps. 2" trimestre 2009
160 p. 20 € 34000
Montpellier
Ma Tunisie
Et puis, bien sûr, le très beau livre
de Claudia Cardinale dont nous avons fait le sujet d'un de nos articles: de
cette revue.
Claudia Cardinale nous invite à une
formidable promenade nostalgique dans la Tunisie d'hier et d'aujourd'hui.
Editions Tirnée à Boulogne-Billancourt
210 pageJ en couleurs - 30€
Ý
Dans les revues, N°
57
et 58,
vous trouverez cet aperçu des livres parus et qui ont attiré
l'attention de Jeanine de la Hogue.
Doux souvenirs d'Algérie,
réunis par Guy Dugas, Sélection du Reader Digest, 39,95€
224 pages, plus de 400
illustrations,
C'est une approche originale de cette "nostalgérie" qui ne cesse de faire parler d'elle.
Le premier article est intitulé Le doux pays nommé enfance.
Puis, on enchaîne sur et alors, bonheurs, douceurs, couleurs, saveurs,
senteurs, rumeurs, ailleurs pour finir par et voilà
Tout cela largement illustré par de nombreuses photos, des reproductions
de tableaux et de beaucoup de dessins de Brouty qui a
su si bien attraper l'ambiance du pays et la restituer en quelques coups de
crayon. Bref, un coup de nostalgie assurée, une nostalgie douce qu'on ne peut
aborder immédiatement mais qu'il faut déguster petit à petit. Même si, parfois,
on reste sur sa faim.
Le livre ne m'étant parvenu qu'assez tard, je n'ai pas eu le
temps de lire tous les textes. Je me réserve donc d'en parler plus tard. Mais
le plaisir des yeux est là.
Constantine dans la guerre d'Algérie 1954-1962
par Roger Biesse, 20
euros
Pour toute commande:
Mme Claude Cognet -Biesse
24, rue Henri Bordeaux 74000 Annecy.
Un livre de témoignage sur des années douloureuses et sur le
rôle joué dans le Constantinois de ceux qui n'acceptaient pas « l'inacceptable
». L'auteur précise, dans sa préface: «Je n'ai rien rapporté dans ce récit qui
ne soit exact ».
Les Juifs de Tunisie à l'aube de la modernité
par Haï William, Berreby,
20 euros, Mémoire de Notre Temps
De l'instauration du protectorat français à la première
guerre mondiale 1881-1919,
C'est une étude faite par l'auteur sous forme d'un mémoire
soutenu le 14 novembre 1997. Elle nous donne un éclairage fort intéressant sur
les conditions précaires qui étaient faits à la communauté juive en Tunisie
avant le protectorat français.
Pieds-Noirs, d'où viens-tu?
Que s'est-il passé? par Marc Laronde.
Mémoire de Notre
Temps, ColL Devoir de Mémoire, 20 euros.
Ce livre, très largement illustré, est une sorte de bilan
négatif des actions qui ont mené la France à abandonner ce pays. Méconnaissance,
incapacité, incompétence, l'auteur est très sévère sur ceux qui avaient une
responsabilité à assumer.
Jean Bouchaud, de l'Afrique
à l'Asie
par Jean-Marc Bouchaud
Cet album a été réalisé à l'occasion d'une exposition
organisée à Nantes. Il nous intéresse beaucoup par le nombre d'uvres touchant l'Afrique du Nord.
Jean Bouchaud était membre de
l'Institut et peintre officiel de la Marine, pensionnaire de la Villa Abdel- Tif
de 1921 à 1923, qui lui permet d'exercer son talent de manière fort éclectique.
Il est très attiré aussi par le Sud et son architecture bien particulière. Une bourse
de voyage en Indochine lui donne l'occasion d'une autre source de dépaysement.
Une autre bourse l'amène, après l'exposition coloniale de 1931, en Afrique
Occidentale française. Il participe à la décoration du paquebot Normandie et à différentes
expositions intéressantes. Il
aura une grande activité picturale
jusqu'à la fin de sa vie. Et cet album reflète bien la diversité de son talent.
Algérie, le vent de l'histoire
par Jean Laplume. Artistes en Languedoc
« il n'est pas question de vivre
avec le passé. Mais ce serait un sacrilège de laisser mourir d'oubli l'oeuvre
accomplie. Notre nostalgie n'est pas une maladie honteuse ». Jean Laplume
exprime ici la fierté de ce qui a été fait « là-bas ».
Darhoussa ou la maison de la mariée
par Marie-Louise Vignes, Editions Bénévent, 18
euros.
Un Darhoussa que l'auteur a tant
aimé et qu'elle restitue avec tendresse, avec bonheur, nous plongeant ainsi
avec elle dans un passé déjà lointain et pourtant encore bien proche. C'est un
témoignage tel que tous ceux qui ont vécu en Algérie devraient écrire, traces
indélébiles qui forment la trame d'une histoire.
A la croisé e des chemins
par Eugène-jean Duval
- Thélès - 24 euros
Le roman de 513 pages début en 1950, en Indochine et se
déroule en trois actes. En 1955, c'est l'Algérie et le drame qui a débuté en
1954 dans l'Aurès. Enfin l'acte III s'intitule « la surprise d'Agadir ». A travers
cette tragédie, c'est la rencontre de deux hommes, leur amitié qui figure ce
qui aurait pu se produire mais qui reste une belle leçon d'humanité.
La Thérébinthe
par André Macia - Thélès - 19,90 euros
En sous-titre: histoire d'une famille d'émigrés espagnols en
Algérie. La Thérébinthe, cet arbre que l'on appelle «
arbre de fer », est pour l'auteur de ce roman familial, un symbole parce qu'il
est un arbre de vie et que ce roman où tout est vrai relate l'histoire de vies
dures mais bien vécues, une vie de pionniers pas très connus mais qui ont
contribué à faire l'Algérie. Très chaleureux et vivant, ce livre est à lire et
à méditer après avoir goûté tout le sel de ses 371 pages.
La
Guerre d'Algérie, de la Conquête à l'indépendance,1830-1961
par Pierre Valaud.
L'Acropole, coll. Témoins de l'histoire.
L'ouvrage est divisé en trois parties, sur 315 pages. Après
une introduction, l'auteur expose l'ère coloniale, puis la marche à l'indépendance
et fait une conclusion suivie d'une bibliographie. Très illustré, documenté, le
texte appellerait une certaine discussion, à cause de quelques prises de position.
On sera amené à en reparler.
Le pipeline.
JacquesValette, universitaire éminent est un spécialiste de la colonisation
et de la décolonisation.
Il a fait là une œuvre, d'historien confirmé qui s'appuie sur
des archives inédites et nous permet de mieux comprendre certaines choses
brûlantes. De même, dans le livre sur le 13 mai, on découvre bien des faits
inédits nous éclairant sur le déroulement des faits si étonnants qu'ils aient
été.
Intox, coups fourrés pendant la guerre d'Algérie
Par André Roger Voisin.
éditions Cheminement, 20€
Contre insurrection
Par David Gallula, éditions Economica, 19€
Nous avons aussi plaisir à rappeler le livre essentiel de notre ami Jean Monneret :
La guerre d'Algérie en trente cinq questions
éditions de L'Harmattan.
Au Pied de la Tour
Par Andrée Montera, éditions
de L'Harmattan.
Albert Camus ou l'Espagne exaltée
par Javier Figuero,éditions
autre Temps, 18€.
D'une rive l'autre,
par Marie-Hélène Carbonel,
éditions du Compas, 19€
Le chant de l'alouette, de Berroaghia
à Alger
par Marcel Humbert, 21€.
J'ai descendu dans mon jardin, une enfance en Algérie
par Sylvette Cyrille Leblanc, chez l'auteur,
691, avenue du GénéralLeclerc 51530 Dizi, 21€.
Les mensonges de la guerre d'Algérie
par Jacques Demougin,
éditions France Loisirs, 8€
Carnet d'un plongeur démineur
en Algérie
Par LouisJean-Pierre Borgès, chez
l'auteur 114, rue de l'industrie 34280 La Grande Motte.
Ý
Dans la revue, N°
56,
vous trouverez cet aperçu des livres parus et qui ont attiré
l'attention de Jeanine de la Hogue.
Les
mots des uns ... Les maux des autres
par Michel Delenclos,
préface du général Maurice Faivre, postface de Thierry Rolando. Editions
Godefroy de Bouillon, 44 euros
+ 5
euros de port.
L'ouvrage peut être commandé chez l'auteur,
Michel Delenc1os, Villa de l'Eneis, Il rue du Pares 24450 Mioler.
D'abandon à voyou, il y a de quoi faire en
matière de citations et de mémoire. Bien sûr, l'Algérie a sa place dans cet
ouvrage que l'on peur qualifier de réquisitoire. Les maux des mots ont été
de tout temps redoutables mais ils n'avaient jamais fait l'objet d'une étude
aussi rigoureuse, minutieuse. On en a le cœur serré de tant de mensonges,
de retournements de vestes, de tromperies. L'auteur ne se pose pas en
censeur, il se contente d'énumérer et de préciser les circonstances. Cela
fait très mal mais comme souvent, ce mal est nécessaire pour savoir.
L'Afrique et son
environnement européen et asiatique
par Jean Jolly, L'Harmattan,
39 euros,
préface de V.
Y. Mudimbé, introduction de
Brigitte Senut.
Jean Jolly, fidèle adhérent de notre
association, est l'auteur de plusieurs ouvrages importants dont
L'Histoire du continent africain en trois tomes. Spécialiste de
politique étrangère et d'économie internationale, il connaît parfaitement
l'Afrique et, dans ce remarquable ouvrage, il replace, dans l'histoire
universelle, cette Afrique aux peuples si divers, berceau de l'humanité.
Mais, plus qu'un aide-mémoire (bien que ce mot fût en lui-même un
complément), c'est tout à la fois un livre d'érudition et de communication
tel que le définit le titre en mentionnant l'environnement. C'est, comme le
dit V.Y.
Mudimbé,
«
un événement dans le domaine de la
géographie, de l'anthropologie et de l'histoire ... et le dessein est de
rapprocher les sciences sociales ...
». L'ouvrage « se présente sous la
forme d'une grande chronologie illustrée par des cartes en couleurs très
largement commentées ».
Tout est très bien présenté par Brigitte
Senut : des origines de l'homme au peuplement de l'Eurasie et amène très
bien ce que Jean Jolly explique de l'aube de cette histoire africaine assez
peu connue, puis des années suivantes où tant de choses apparaissent, comme
l'alphabet après le bronze et le fer. Après d'excellents textes de
géographie historique très illustré de cartes remarquables, l'ouvrage se
termine par une bonne bibliographie et un index très complet.
Le Voyage en Algérie,
anthologie de voyageurs français 1830-1930
par Franck Laurent, Robert
Laffont. Bouquins
- 29 euros.
Conquérir, décrire, l'émergence d'un objet
littéraire, entre banalisation et dénonciation, l'appel du désert,
résistance de l'émerveillement, mythes fragiles, ce sont les titres des
chapitres qui contiennent divers écrivains qui ont fait le voyage d'Algérie.
Des extraits de leurs œuvres ont été choisis, un peu en fonction de
l'opinion de l'auteur de cette anthologie. Le choix est libre,
naturellement, mais on ne peut s'empêcher, surtout à la lecture de
l'introduction de Franck Laurent, de déplorer le parti un peu arbitraire de
ses opinions.
Il est fort intéressant, naturellement, de
lire ces textes, en particulier ceux d'écrivains qui sont moins connus.
L'auteur explique: «Avec d'importantes variantes ... l'accent est mis sur
l'écart, le dépaysement, et donc sur les paysages extrêmes, l'urbanisme
arabomauresque, le spectacle du mode de vie indigène, etc. En revanche,
tout ce qui, via la culture française et les débuts de la colonisation,
surimposé à l'image orientale du pays, des éléments occidentaux, est soit
explicitement dévalué, soit, plus fréquemment, évité et gommé. L'Algérie
est un pays superbe où il n'y a que les Français de trop a dit Théophile
Gautier dans une lettre à sa famille.
«
Plus tard,
»
nous dit Franck Laurent,
«
l'Algérie ne fait plus rêver, elle se
banalise ... Dans l'ensemble, l'Algérie leur renvoie alors l'image d'un
Orient banalisé, domestiqué, voire dégradé. Jusqu'au tournant du siècle, la
société coloniale ne remplit guère ce vide et demeure surtout matière à
satire. »
En fin de volume, un répertoire des voyageurs
cités dans le volume et un index. En résumé, le principe d'une anthologie
est toujours intéressant, cette réalisation est un peu amère.
Le costume traditionnel
algérien
par M.
Pichault, Maisonneuve et
Lerose,
39
euros.
Retrouver la manière dont étaient vêtus les
habitants de cette région qui ne s'appelait pas encore l'Algérie, c'est une
forme de mémoire qui ne peut nous rendre insensibles. Cette mémoire s'appuie
sur une bonne documentation écrite et picturale. Le costume depuis déjà des
décennies a tendance à disparaître. Ce qui est d'ailleurs classique
dans toutes les régions qui se marquaient par leurs vêtements spécifiques.
Alger blues. Souvenirs d'enfance et
d'adolescence d'un petit Algérois
par Guy Dupuy de la Grand Rive, Dulpha,
41
euros.
Ici, c'est la
mémoire à l'état pur, une sorte de nostalgie qui fait revivre cette époque
autour de 1945, un peu avant même, où il semblait que la vie faisait de
belles promesses. Que ceux qui ont été adolescents à cette période nous
donnent leur avis sur cette descente en mémoire.
Guerre d'Algérie - Les oueds rouges de
l'Ouarsenis
par Yves Sudry,
L'Harmattan
Préface du colonel Norbert Vernerey.
Ce livre est
surtout un témoignage authentique, le récit de contacts, de rencontres, de réflexions aussi sur les relations franco-algériennes.
Leclerc
par Guy Perrier Pygmalion
Dans cette
nouvelle biographie et tout au long de 200 pages, on redécouvre cet homme
étonnant que nous raconte le saint-Cyrien de la promotion
«
Nouveau Bahut»
(1945-1947). Il nous donne sa version du personnage qui fut instructeur à
Saint-Cyr avant de connaître la notoriété sur des terrains plus vastes.
Hélie de Saint-Marc
par Laurent Beccaria, Perrin, collection
Tempus.
L'auteur
connaît bien cet être exceptionnel qui a toujours réussi à faire cadrer ses
idéaux avec les nécessités de la vie, ce qui l'a amené à prendre des
engagements, à aller en prison mais sans perdre cette force intérieure qui
l'a toujours habité. L'exemple même d'un chef.
Le 13 mai du Général Salan
par Jacques Valette, L'Esprit du Livre.
Collection Mémoires Combattantes.
S'appuyant sur
de nombreuses archives inédites, Jacques Valette explique bien
l'enchaînement de circonstances qui a amené le général Salan à prendre des
décisions extrêmes. C'est en historien qu'il découle toute cette période de
vie, si intense, si complexe.
De Gaulle - Pétain - Règlement de comptes
par Herbert Lottman, Perrin,
Traduit de l'anglais par Marianne Véron.
C'est à un face
à face redoutable que nous invite ici Herbert Lottman, toujours intéressé
par les conflits français. Il étudie tour à tour les dossiers de l'histoire,
leurs détails concernant chacun de ces deux hommes importants qui se sont
successivement condamnés à mort l'un et l'autre pour trahison. Quelles ont
été les conséquences de cette inimitié? L'auteur propose, en filigrane, sa
réponse.
La Croix-Rouge pendant la guerre d'Algérie.
Un éclairage nouveau sur les victimes et les internés
par le général Maurice Faivre, Lavauzelle.
Grâce à
l'ouverture de certaines archives, jusque-là interdites, le général Faivre a
pu donner des informations qui nous étaient encore inconnues. Son expérience
de terrain et sa connaissance de l'histoire lui ont permis de nous donner un
livre fort intéressant sur un domaine assez obscur jusque là. La Suisse
elle-même a ouvert des archives dix ans avant le délai réglementaire de
cinquante ans. Le général a pu ainsi ajouter des éléments aux informations
qu'il avait pu avoir en ayant connaissance du rapport d'enquête du Comité
International de la Croix-Rouge sur les disparus.
Bactériologistes des hôpitaux militaires,
de la formation à l'Algérie en guerre
par André Thabaut, L'Harmattan.
Après des
études à l'école du service de santé des armées de Lyon, l'auteur est envoyé
dans l'Algérie en guerre. Souvenirs, évocations et réflexions font revivre
la ville de Bône. Il est nommé médecin-chef des armées et, comme tel, il est
à même de voir et d'agir.
Deuxième bataille d'Alger, la bataille
judiciaire
par le général
Maurice Schmitt, L'Harmattan.
Le livre ne
nous est pas encore parvenu mais nous savons qu'il est très intéressant et
c'est pourquoi nous le signalons dès aujourd'hui, avant d'en rendre compte.
Ý
Dans la revue, N°
55,
vous trouverez cet aperçu des livres parus et qui ont attiré
l'attention de Jeanine de la Hogue.
Aouras
Société
d'études et
de recherches
sur
l'Aurès
antique - 20
euros
Dans ce numéro 4 de la revue
annuelle Aoltras, les auteurs publient la thèse de Emile Masqueray,
thèse parue en latin selon l'usage de l'époque. Pourquoi relire aujourd'hui
E. Masqueray ? C'est ce que nous explique Pierre Morizot, dans une sorte
d'introduction : « dans
la première partie de sa thèse, Masqueray, tout à la fois épigraphiste,
linguiste et technologue, s'est tout d'abord posé la question de savoir ce
que recouvrait le terme « Aurès ». Notre seule source d'information antique
sur l'Aurès est, en effet, La Guerre contre les Vandales de Procope,
complétée par un passage du De Aedificiis du même auteur. C'est
Procope qui fait la description de l'Aurès qu'il appelle « Oros Aurasium
»,
Masqueray ne se contente
pas de traverser l'Aurès, il y fait de longs séjours et fait une carte
détaillée de ses itinéraires.
« Si de nombreuses incertitudes
règnent encore sur ce que furent réellement les campagnes de Salomon, le
général byzantin, il est deux autres réalités que Masqueray a relevées avec
beaucoup de justesse, l'existence à la périphérie de l'Aurès de
latiftmdia possédés par de grands propriétaires ... Il a fort bien vu
que l'intérieur de l'Aurès a été le domaine de petits possédants plus ou
moins romanisés ... Les pages finales du De Altrasio de Masqueray
sont une tentative très bienvenue de décrire les dernières années de la
présence romaine qui, en disparaissant, fait place à un retour à la vie
tribale telle que le massif la connaissait avant la domination romaine.
Ensuite, Marie-Claire Micouleau nous
donne une excellente biographie d'Emile Masqueray, né à Rouen, et que la vue
des bateaux en partance pour les pays lointains a fasciné dès son jeune âge.
Après la guerre de 1870, il est nommé comme professeur à Alger et montre,
dès cette période, cette passion qu'il porte pour l'aventure, les pays
d'Orient et les langues orientales. Il apprend l'arabe, le berbère et
différents dialectes. Il traverse la Mitidja jusqu'à Djelfa puis revient
vers la
Kabylie et repart dans le sud algérois
pour des recherches archéologiques et épigraphiques. Il obtient une mission
dans l'Aurès et dans le M'Zab. Il rédige de nombreux rapports sur ces
voyages et publie des articles dans la Reose Africaine. Il sera à la
tête de la Nouvelle Ecole d'Alger, la future Université. Il écrit une thèse
de doctorat sur la Formation des cités des populations sédentaires
de l'Algérie; cette thèse est l'œuvre d'un véritable écrivain. Sa santé se
détériore peu à peu à cause de ses activités trop nombreuses et il meurt
brutalement à cinquante et un ans mais il laisse une œuvre remarquable et
il est fort important que l'association Aouras ait pris l'initiative
de la faire mieux connaître. Le texte dans la thèse est présenté
simultanément en latin et en français. Nous nous réjouissons de cette
parution et nous engageons vivement nos amis à se procurer ce numéro 4 de
la revue Aottras - 12, rue de Tranqueville 75016 Paris.
lieutenant au 1er REP
Jacques Favreau
Editions
Italiques
- 22
euros
Le général de corps d'armée Jacques
Favreau n'a jamais oublié qu'il fut ce jeune lieutenant, affecté au ler
Régiment étranger de Parachutistes. En avertissement, il écrit: «Je n'ai pas
de jugement à formuler, de message à transmettre, les circonstances de la
vie sont si différentes pour chacun d'entre nous! J'évoque simplement des
souvenirs concernant des personnages devenus légendaires, des moments
forts de ma vie durant la guerre d'Algérie, et les événements qui ont suivi
... J'ai grandi au sein de l'Armée d'Afrique et je me suis efforcé
d'exprimer simplement ce que je ressentais dans ma jeunesse: une admiration
profonde pour l'œuvre de la France ... » Son père était officier de Légion
et il est né dans le sud tunisien. Puis, le destin l'amène à Si di Bel Abbès
et, longtemps après, à Rabat où son père était affecté au cabinet militaire
du général Juin, puis à Marrakech. Cela donne à Jacques Favreau de relater
quelques histoires de sa jeunesse au cours de laquelle il a la chance de
rencontrer familièrement Juin et des collaborateurs de Lyautey. Puis, ce
fut le Prytanée militaire pour un court séjour et il
«
intègre»
«
Saint-Cyr » dans la promotion Franchet
d'Esperay,
La guerre d'Algérie lui posera de
graves problèmes. Il raconte, dans son récit, la réponse faite par le
général de Gaulle au colonel Dufour:
«
Allons Dufour, vous ne ferez jamais
des Français de ces habitants des bidonvilles. Et d'abord, ils ne sont même
pas chrétiens ».
A propos de Sergent qui souhaitait le
voir s'engager dans l'OAS, Jacques Favreau donne la clé de son attitude. «
Je n'avais ni l'Indochine, ni la bataille d'Alger derrière moi, je serai
révolté, jamais révolutionnaire». Pourtant, bien que n'ayant pas participé
physiquement au putsch d'avril 1961, il s'est engagé au point de faire des
arrêts de forteresse au fort de Nogent avec Branca, Cabiro, entre autres. Il
témoigne pour la défense du général Challe en même temps que le lieutenant
de vaisseau Guillaume. Pour résumer mon opinion sur son livre, je ne peux
m'empêcher d'avoir une certaine sympathie pour l'auteur malgré quelques
phrases maladroites envers les colons, mettant dans le même sac,
fonctionnaires PiedsNoirs, instituteurs, petits commerçants, avec d'autres
personnages qui n'étaient pas forcément Pieds-Noirs. J'aurais aimé quelques
réflexions amicales sur ces gens qui ont dû tout abandonner ce qui faisait
leur vie et n'ont pas pu poursuivre en Métropole ou ailleurs une carrière
normale. Ceci dit, on prend plaisir à lire quelques anecdotes et à écouter
le récit des moments passés dans le bled, ou le Djebel. Une réflexion à
propos des écoles où n'allaient pas les autochtones fera peutêtre grincer
les dents de certains qui pourraient citer des chiffres.
La guerre d'Algérie en
trente-cinq questions.
Jean Monneret,
L'Harmattan, 16
euros.
Jean Monneret est
docteur en histoire et a déjà écrit de nombreux articles et
ouvrages dont La Phase finale de la Guerre d'Algérie (L'Harmattan) et
La Tragédie dissimulée, Oran
5 Juillet 1962
(Michalon).
Dans ce présent ouvrage, il répond à
trente-cinq interrogations sur les principaux sujets de discussion sur
l'Algérie. Entre autres sujets qui fâchent, il aborde celui de la torture
et répond en citant plusieurs auteurs: «Une fixation s'opère sur la
torture, les viols, les sévices exercés par la seule armée française, (et
l'on est) pressé de dénoncer la torture française (et) on oublie
l'extraordinaire sauvagerie de l'autre camp
».
Autre question: comment les
Chrétiens réagirent-ils durant le conflit? Jean Monneret dit qu'on est
conduit à dresser un tableau contrasté et même contradictoire. Chez les
catholiques, et dans la hiérarchie, les opinions pour ou contre le FLN
étaient fort diverses et ont même conduit, sous couvert de charité, de
dignité chrétienne, à des actes aux conséquences douloureuses. Jean
Monneret a aussi étudié quels étaient les adversaires de la présence
française et dénonce les inexactitudes, pour ne pas dire les mensonges, qui
servent à justifier leur pensée. Car, nous dit l'auteur, la plupart de ces
conclusions hostiles à la présence française, s'appuient sur des
affirmations inexactes qui sont données pour «
vérités d'évangile ». C'est là l'intérêt de ce
travail d'historien qu'a fait Jean Monneret. On trouvera dans son livre tous
les arguments qui permettront de réfuter ces jugements implacables,
jugements qui, la plupart du temps, reposent sur de fausses bases. Il
serait trop long, dans un simple compte-rendu, d'étudier chaque
question. Contentons-nous d'en
citer quelques-unes:
« Le
général de Gaulle est-il revenu au pouvoir, décidé à rendre l'Algérie
indépendante? Quand le conflit s'est-il terminé? Qui a gagné la guerre sur
le plan militaire? Le FLN était-il une organisation terroriste? Que s'est-il
passé le 26 mars 1962 rue d'Isly à Alger? Que s'est-il passé le 5 juillet
1962 à Oran? Pourquoi la guerre d'Algérie est-elle toujours d'actualité ?
Réponses dans l'ouvrage de Jean
Monneret qu'il faut lire absolument.
la maison aux trois jasmins.
Janine Montupet,
Albin Michel,
18 euros.
Il était une fois trois femmes: Marie,
Myriam, Meryem, la chrétienne, la juive et la musulmane dont les destins,
curieusement, forment la trame du roman. Nous sommes en 1930, en Tunisie et
il s'agit d'une institutrice et de deux élèves. L'histoire est faite
essentiellement de l'amour que cette jeune femme porte aux deux enfants
confrontées aux événements tragiques de la guerre et de l'occupation
allemande. Les personnages
«
secondaires », pourrait-on dire, ont
eux-mêmes beaucoup d'importance dans le récit et donnent une
«
couleur» attachante à cette
extraordinaire aventure en marge de l'Histoire. Le lecteur aimera la façon
dont Janine Montupet a restitué les jours de bonheur d'une certaine époque.
l'amouriate
Guy
Chappe/et, Thé/ès, 21
euros
En sous-titre: Du djebel
Amour à l'or des sables. Cet or, c'est celui de la Banque de France qui,
en 1946, est acheminé du Sénégal vers la métropole en passant par le
Sahara. Or, cet or disparaît et c'est l'histoire de ce vol et des drames que
cela suscite qui fait la trame de ce roman. « L'or d'El Atchane, souvenance
semblable à une opération de guerre, restera associée à son regard de femme
dans les sables du désert et à une certaine mélopée, comme le débarquement
de Provence (l'a été) à un tango au pied de Santa Cruz, un certain été de
1944.» L'ouvrage est en deux parties, la première qui s'intitule L'or
d'El Atchane est l'histoire même du vol mystérieux. La seconde s'appelle
« La Dernière Méharée ou
le rendez-vous
d'Lghzer s
et c'est l'histoire tragique d'une jeune femme mêlée à cette
histoire d'or qui en est mort «
emportant son secret (tandis que) au même moment, le premier
gaz de pétrole était découvert ... et l'or noir allait bientôt jaillir à
Hassi Messaoud ... Alors, qu'est-ce donc que cette ultime méharée, après
tant de souffrance, de sueur et de sang, pour la possession de l'or d'El
Archane ? ... Le rendez-vous d'Ighger, c'était le rendez-vous avec la
mort »,
C'est aussi, pour le lecteur, un
superbe rendez-vous avec l'aventure en 378 pages.
Notre amie et adhérente, Eveline
Caduc, nous a envoyé un compte-rendu d'un livre qu'elle vient de lire. Le
voici.
Une jeunesse marocaine,
Française du Maroc
Pierre Grouix,
préface de Marc Fumaroli
de l'Académie Française, Editions
du Rocher, 19,90 euros.
Un poème au père pour la fin
! Un vrai
poème! Mais écrit d'affilée et sans retour à la ligne. Avec des points
simplement à la fin de ces phrases courtes, nettes, sans émotion
apparente! Ces phrases de faits bruts, de précisions très minutieuses. Et
qui sont précisément génératrices d'une émotion encore plus forte pour le
lecteur ! Camus, avec Le Premier Homme, a écrit un livre à sa mère,
le livre de la mère qu'elle ne lira jamais parce qu'elle ne sait pas lire.
Avec Une jeunesse marocaine,
Pierre Grouix a écrit le livre de son père, le livre que le
père ne pourra pas lire puisqu'il est mort. Et, comme Albert Camus, il a
dérogé à son principe d'écriture habituel. Dans toutes les œuvres
antérieures de Camus, c'est la phrase courte qui prédomine. Dans Le
Premier Homme, au contraire, c'est souvent une longue phrase lyrique qui
suit le devenir de ces émigrés partis d'Europe pour venir dans un pays
inconnu construire une nouvelle vie. A l'inverse des phrases longues
auxquelles le poète Pierre Grouix nous avait
habitués dans ses précédents recueils:
Laboureur des larmes
ou Sentiment dll chèl'refellille, ce sont des
phrases brèves qui caractérisent Une feunesse marocaine. Mais
pourquoi la fin en particulier, la fin si travaillée dans sa brièveté,
pourquoi la fin est-elle si émouvante? Après ce long cheminement têtu, à la
recherche des traces restées en Algérie et au Maroc, et à Fès en
particulier, des familles Grouix et Conesa, de toutes les petits faits de
la vie des PiedsNoirs, les travaux et les jours, les jeux et les fêtes,
l'anisette et la kémia, voilà l'écrivain, dans les dernières pages, devant
le livre fait. Et son lecteur est triste comme lui d'avoir à refermer la
porte, surtout s'il a vécu un deuil analogue! Mais, peu de temps après la
fin de la lecture, c'est l'ensemble de cette mémoire reconstituée qui
brille, oui, «comme un ostensoir » aurait dit Baudelaire. Ainsi le
religieux s'est-il emparé de nous à notre insu, alors que nous suivions
l'histoire d'un homme dans tous les détails caractéristiques d'une vie de
Pied-Noir depuis la source familiale en France ou en Espagne puis en Algérie
et au Maroc, de Beni-Saf à Fès puis de Fès à quelqu'autre part en France.
Parti avec ses mots à la recherche de son père, c'est avec ses mots que
Pierre Grouix engendre son père Camille, grand «taiseux» devant l'Eternel.
Et nous partageons dans le recueillement ce geste final d'allégeance qui le
fait se reconnaître comme fils de Pied-Noir, de ce Pied-Noir nommé Camille
Grouix. La fierté de l'origine enfin revendiquée par un fils né en France,
c'est une expérience peu commune qu'il nous est donné de vivre à la lecture
d' Une Jeunesse marocaine!
les Compagnies nomades
Algérie
1933-1962, Serge Balle,
1 Allée Les champs de l'Ormeau,
37550 Saint Avertin -
38 euros, plus
7 euros de frais d'envoi.
Ce livre sur les Groupes Nomades
d'Algérie que nous signale l'Association Le Burnous, fort intéressant,
nous est malheureusement arrivé trop tard pour faire l'objet d'un
compte-rendu dans cette revue. Néanmoins, nous le signalons compte tenu de
son intérêt et vous engageons vivement à écrire à l'auteur pour vous le
procurer.
le Voyage en Algérie
Franck Laurent, Robert Lattont,
collection Bouquins,
29 euros.
En sous-titre: Anthologie de
lloyagellrs français dans l'Algérie coloniale 18301930. Nous en ferons
un compte-rendu dans le prochain numéro, l'ouvrage nous étant parvenu trop
tard.
Catalina - las Herrerias
Jean-Pierre Parra
Thélés
19, 90 euros.
Premier volume d'une série de quatre,
consacrés à l'histoire des Espagnols émigrés en Algérie.
Ý
Dans la revue, N°
54,
vous trouverez cet aperçu des livres qui ont attiré
l'attention de Jeanine de la Hogue.
(1951-1962) par Bernard Bachelot
Editions L'Harmattan 31 euros
Le sous-titre annonce le
sujet du livre : Désillusions d'un officier marin
et pilote
De Tizi-Ouzou où il
naît, puis d'Alger où il grandit, Bernard Bachelot gardera toujours le
souvenir. Sa carrière militaire l'amènera de l'Indochine en Algérie. Mais
ce livre n'est pas un livre d'histoire sur des guerres qui ont fait couler
déjà beaucoup d'encre. C'est le récit personnel d'une tranche de vie
« professionnelle » et personnelle. A la fois passionnée et réfléchie, cette
vie ne peut dissocier les événements intimes de l'histoire d'un pays.
La douleur de la perte
d'un enfant est l'élément qui déclenche l'écriture de ces souvenirs.
L'analyse des événements en acquiert une émotion qui ne voile pas la
critique mais lui donne une force dramatique.
Un long oued pas
si tranquille
Par Alain-Michel Zeller
Avant-propos d'Hélie
de Saint-Marc. Coll. Xénophon Atelier Folfer 20 euros.
Fils du général Zeller qui s'est illustré dans la défense de l'Algérie française, Alain-Michel Zeller nous raconte ici sa vie peu ordinaire le long d'un oued pas très
tranquille.
Dans son avant-propos,
Hélie de Saint-Marc dit ceci : « Les témoins sont le sel d'un pays. C'est la dernière responsabilité qui nous incombe : éviter que nos enfants aient
les dents gâtées par les raisins verts de l'oubli. Ecrire et raconter,
inlassablement, non pour juger, mais pour expliquer. Ne pas lâcher prise,
jamais, pour celui qui est demeuré dans le bien et dont l'amour est resté là-bas en Algérie. » C'est ce que fait Alain-Michel Zeller dans ce livre de souvenirs, hommage à son père, à ses camarades de combat, livre de pudeur
et d'amour et qui nous émeut profondément.
Au forgeron de Batna
Par Jean-Pierre Marin
L'Harmattan . coll.
Graveurs de mémoire 32 euros
En 487 pages, c'est
l'histoire d'une famille presque au jour le jour dans la petite ville de
Batna, au cœur des Aurès, en Algérie. L'histoire commence bien avant
l'arrivée des Français et tout le long du récit est intimement mêlée à celle
de cette famille. C'est un extraordinaire travail de mémoire qui s'appuie
sur une très importante recherche documentaire. Témoignage soucieux de
vérité, pétri du désir de convaincre, hommage aussi rendu à travers le
récit familial, à tous ceux qui ont travaillé et aimé leur terre,
l'Algérie.
Un béret rouge en képi bleu, Mission en Kabylie 1956-1961
Par Georges Oudinot. Préface du général( CR)
François Coll. Histoire et Mémoire Combattantes ,Editions L'Esprit du Livre, 29€.
Cet ouvrage est
directement issu des carnets d'un chef de SAS à Beni Douala en plein pays
kabyle. C'est, véritablement, un chant d'amour pour tous ces hommes dont il a partagé la vie pendant quelques années et qu'il ne pourra jamais oublier.
Georges Oudinot, en 1955, après avoir combattu pour la libération de la
France, puis en Indochine, est volontaire pour l'Algérie. Il troque alors
son béret rouge de para pour le képi bleub de la SAS. Il donne tout son cœur à cette nouvelle tâche. Fidèle à sa parole de soldat, il suivra les généraux
du putsch . Une émouvante postface donne plus encore de prix à ce témoignage de valeur.
Pieds-Noirs d'où viens-tu ?
Par Marc Laronde
Mémoire de Notre Temps 23 euros.
La page de couverture
montre le monument aux morts d'Alger , en légende : « Témoignage de l'Armée
d'Afrique, morts pour la France. Dormez, vieux soldats oubliés » Cet album
est, comme le dit l'auteur, un devoir de mémoire. Il nous donne à voir une
sorte de panorama d'événements, de portraits, de nombreuses illustrations de la vie des Pieds-Noirs.
Autres ouvrages parus
Une autre histoire
de l'OAS
Par Pierre Descaves Atelier Folfer, 20
euros
Dictionnaire de la France Coloniale
Sous la direction de
Jean-Pierre Rioux, Flammarion, 69€.
Moi, toubib pied-noir
Par Marceau Dutel
Mémoire de Notre Temps , 26€.
Confidences casablancaises
Par Mario Bastide Mémoire de Notre Temps ,
19 euros.
La Croix-Rouge pendant la guerre d'Algérie
Par Maurice Faivre
Editions Lavauzelle , 32€.
Ý
Dans les revues, N°
49,
50,
51 et
52, vous trouverez cet aperçu
des livres qui ont attiré l'attention de Jeanine de la
Hogue.
Voyage en Tunisie, regards
d'hier et de toujours
par Geneviève Falgas et Sauveur Farrugia.
Collection Mémoire en images. Editions Alan Sutton - 25 euros.
Voici un excellent album qui évoque
parfaitement, grâce à une illustration bien choisie, un pays qui a toujours
exercé un attrait véritable sur ses habitants, mais aussi sur ses visiteurs. De
1900 environ à la fin des années vingt, ce fut la période où les cartes postales
connurent un plein développement. Grâce à elles, c'est toute l'histoire de la
Tunisie qui nous est contée ici. Il est à souhaiter que cet éditeur poursuive la
publication de pareils ouvrages qui sont la véritable mémoire des pays.
1866
par Jean-François et Rémi de Vulpillères
Editions Lampsaque.
1866 : cette date marque, nous disent les
auteurs, "le début d'une deuxième étage dans l'installation des Vulpillères en
Algérie". En effet, depuis déjà dix ans, Auguste de Reydet de Vulpillères et son
beau-frère Frédéric de Mouxy, tous deux savoyards, ont mis des capitaux dans une
exploitation en Algérie, à Mahelma. Ils y vont fréquemment mais n'ont pas
envisagé de s'y installer totalement.
Mais diverses circonstances amènent Auguste à
envisager l'achat d'une propriété en Algérie. En décembre 1865, il a loué à
Alger un appartement 22 rue de Rovigo, avec son fils. L'appartement a "une belle
terrasse qui a vue sur la mer, sur le port et le cap Matifou". Les lettres qu'il
adresse à sa femme, restée en Savoie, sont pleines de descriptions d'Alger, de
réflexions sur la vie en ville et les travaux qui s'y font : "Le boulevard de
l'Impératrice qui prolonge toute la longueur du port d'Alger est magnifique: on
m'a dit qu'il coûterait 80 millions… On fait aussi deux bassins du radoub qui
coûtent 8 millions. Dans dix ans, le bas Alger sera splendide. On a fait
plusieurs chemins de fer. On en fait d'autres maintenant : de Blida à Oran, de
Philippeville à Constantine, etc". Mais tout n'est pas aussi agréable qu'Alger.
"A part quelques localités très saines, écrit Auguste, dans toutes les autres,
on achète l'air du pays, surtout sur les terres très riches, dans les bas. Les
brouillards sont fréquents, les journées très chaudes, les nuits très fraîches.
Par conséquent, les matinées et les soirées, on prend facilement des fièvres, si
on sort à toute heure, si on fait des excès, si on boit toutes sortes d'eaux, si
on se nourrit mal, si du soleil on passe à la rosée. En
outre, nos maisons sont mal placées, peu habitables". Il note aussi : "A Alger,
tout est hors de prix tout est plus cher qu'en France, même ce qu'on exporte en
France. Mais, à mesure que l'on s'éloigne d'Alger, on a tout à meilleur marché.
Le raisin, à Aumale, se vend un sou le kilo". Alors qu'à Alger, le kilo se vend
de 12 à 14 sous. Ces quelques extraits sont un exemple de l'intérêt de cet
ouvrage qui, grâce à la correspondance animée des époux Vulpillères, nous fait
toucher du doigt la vie quotidienne en Algérie, telle que la connaissaient ceux
qui n'avaient pas hésité à quitter leur univers familier pour tenter l'aventure.
Pour Auguste de Vulpillères et son fils, il
s'agit de rechercher un domaine à acheter et les relations d'affaires ne sont
pas toujours faciles. Il faut être sur ses gardes avec tout le monde. Auguste et
son fils observent les réalités agricoles avec lesquelles ils vont être
confrontés. Cet ouvrage est très détaillé sur la période de recherche du domaine
et de l'installation, grâce à la correspondance des époux. Peu de familles ont
eu la chance d'avoir ainsi une source authentique d'informations sur
l'implantation de ses ancêtres. Et cela va au-delà du simple intérêt familial
car l'histoire de tous y puise de précieux renseignements. Merci aux auteurs et,
en particulier, à notre ami Rémi, d'avoir partagé avec nous le récit qui
enrichit notre connaissance d'une époque révolue.
Les pilotes d'Alger, mémoire
de Joseph Palomba
de Georges et d'Edgar Scotti, 52 bd
Lascrosses 31000 Toulouse
Ce petit opuscule a été fait en mémoire de
l'œuvre des officiers de la station de pilotage d'Alger, de 1852 à 1962.
"L'arrivée d'un navire, dans n'importe quel port de toutes les mers du monde,
est un spectacle unique, toujours renouvelé. Par temps calme et ensoleillé ou
sous les assauts du vent et des embruns déchaînés, c'est toujours et partout
dans le monde une de ces frêles vedettes, à la cheminée frappée de deux ancres
enchevêtrées qui aborde sous le vent du bâtiment à rentrer. Alors que le navire
glisse encore sur son erre, le pilote suit attentivement les manœuvres du patron
à la barre pour placer sa "pilotine" au sommet de la lame qui mettra l'échelle
de corde, tendue depuis une écoutille, à portée de sa main. C'est, aussi,
l'instant où il saisit prestement, à la volée, la corde rugueuse qui lui
permettra, par les coursives des entreponts, de rejoindre la passerelle. Plus
grand est le bateau, plus difficile en est l'approche du havre, durant sa
progression au milieu d'autres unités, embossées sur leur ancre en rade, ou
amarrées sur coffres, à l'intérieur des jetées. A Alger, port enfermé derrière
ses jetées et brise-lames, l'escale ou l'appareillage n'étaient pas dénués de
risques, en raison des câbles qui franchissaient les musoirs, de l'exiguïté du
plan d'eau, de la présence des chalands, remorqueurs ou barges citernes. Ceci
sans omettre les hydravions, les redoutables effets du ressac et la présence
d'épaves dans le port ou en rade, notamment pendant et après la Seconde Guerre
Mondiale". On aura compris, par cette présentation d'une entrée
au port, la complexité et la beauté de ce métier de pilote. Ce rôle si important
était pourtant assez mal connu. C'est pourquoi ce petit ouvrage nous permet de
mieux connaître ces hommes qui, avec simplicité, accomplissaient chaque jour de
véritables exploits. Que ces auteurs soient remerciés pour ce devoir de mémoire
qui est une leçon pour tous.
Naissance et disparition
d'une communauté juive, Ferryville (Menzel, Bourguiba)
par Haî William Berreby. Mémoire de Notre
Temps.
Le 22 novembre 1995, William Berreby soutenait
son mémoire de maîtrise et c'est ce mémoire fort intéressant que nous présentons
ici. "Lorsqu'on parle du judaïsme tunisien, on ne doit pas le considérer comme
un bloc monolithique mais comme un ensemble de communautés plus ou moins
importantes, ayant chacune sa spécificité". La présence des Juifs en Tunisie est
attestée dès le sixième siècle avant J.C. Ils ont connu la domination romaine,
puis celle du Califat arabe de Bagdad et celle des Almohades et des Hafsides. En
1881 est instauré le protectorat français. Toutes ces périodes sont étudiées
très scientifiquement et l'on y apprend des détails fort intéressants. Un
document à avoir en bibliothèque.
Un colon parmi tant d'autres
par Charles Gonzales. Mémoire de Notre Temps.
"Tout prêt d'arriver à la fin de ma vie, je me
décide à raconter les événements qui ont traversé mon existence. On aurait dû
m'appeler Trompe la mort, car elle m'a frôlé plusieurs fois de très près
; mais, peut-être béni des Dieux, j'ai réussi à me sortir de nombreuses
situations difficiles". C'est ainsi que Charles Gonzales commence son histoire
qu'il raconte en quatre parties : l'enfance et l'adolescence, c'était la guerre,
les années de galère et la France est grande et généreuse. Le titre du livre,
très modeste, reflète bien la franchise de son auteur.
Sous le ciel bleu d'Alger
par Jean-Louis Martinez. Mémoire de Notre Temps.
En sous-titre : Capitale de la France
combattante. Ce roman est une chronique de la vie à Alger d'une famille, avec
ses joies et ses peines, rythmées par la vie politique et l'histoire de ces
années où Alger était devenue la capitale de la France
combattante.
Péripéties de la vie d'un
Français d'Algérie
Tome I Ma vie avant
1960 par Jean-Pierre Guéring. Editions du Ver
Luisant - 18 € 17
avenue des Acacias 31240 L'Union.
Voici le type d'ouvrages que devraient écrire
tous ceux dont les ancêtres ont vécu, travaillé, aimé, souffert pour avoir cru
à l'avenir de l'Algérie avec la France. Ces ouvrages sont le terreau dans
lequel les historiens doivent puiser les matériaux de leur documentation. Ecrits
à l'origine pour garder la mémoire de leurs ancêtres, tous ces souvenirs vont
beaucoup plus loin et doivent être rassemblés soigneusement.
Le renseignement dans la
guerre d'Algérie
Maurice Faivre
- Préface de l'Amiral Pierre Lacoste -
Lavauzelle
Dans ce dernier livre du général Faivre, c'est
un sujet considéré souvent comme un parent pauvre de l'histoire qui est
étudié. Il s'agit de faire connaître l'organisation complexe du renseignement
dans une époque que l'on peut qualifier de guerre civile.
Tous les problèmes qui se posent dans une guerre
déclarée sont multipliés par les soucis de discrétion, de difficultés d'obtenir
des renseignements, de la fiabilité de ces mêmes renseignements. Au cours de ses
séjours en Algérie, le général Faivre a eu à connaître ces problèmes. Dans cet
ouvrage, il brosse un tableau réaliste des difficultés que rencontre la
recherche du renseignement sur place, lors du conflit, puis, plus tard, l'accès
aux sources documentaires. Son expérience professionnelle, sa rigueur et son
sérieux d'historien militaire, lui ont permis de mener à bien ce fort
intéressant ouvrage qui fera référence.
Ý
Puisque l'ombre demeure
Evelyne Joyaux
Lors de sa première édition, ce roman a reçu le
prix Joseph Guiran, de l'Académie des arts et belles lettres d'Aix-en-provence
(1992). Le professeur Pierre Goinard avait beaucoup apprécié le roman et l'avait
dit dans une préface, conservée dans cette deuxième édition. Il écrivait: «Notre
Algérie de jadis continue de vivre intensément par les textes qu'elle ne cesse
d'inspirer. Avec
le livre d'Evelyne Joyaux, elle s'enrichit d'un
apport original: le roman d'une passionnante aventure, biographie authentique
étayée par des archives officielles, dans un secteur encore peu prospecté, les
Hautes Plaines du Sersou, en leurs confins du Sud ... alors qu'à moins de deux
cents kilomètres de là, sur le littoral, la vie commençait à s'agrémenter de
l'automobile, de l'électricité, du téléphone». Après avoir refermé ce livre, lu
d'une traite tant il est attachant, on ne peut s'empêcher d'admirer ces hommes
et ces femmes, leur courage, leur foi en l'avenir qu'Evelyne Joyaux a su si
bien faire vivre et revivre avec amitié et véracité. Une épopée qui mériterait
d'être incarnée dans des films. Merci de nous l'avoir rappelé.
Ma vérité sur la guerre
d'Algérie
Roger Soncarrieu. Editions Page après Page,
2004. Commande à adresser 127 Cours
Tolstoï 69100 Villeurbanne - 14€ - port gratuit.
Appelé comme tant d'autres en Algérie, Roger
Soncarrieu a découvert et aimé ce pays et ses habitants. Ce livre est dédié «à
toutes celles et à tous ceux qui ont cru en une seule France de Dunkerque à
Tamanrasset et à tous les hommes de bonne volonté qui sont morts pour la France
et pour l'Algérie». C'est un témoignage sincère et émouvant qu'il faut lire
pour comprendre et faire comprendre à d'autres, ce
qui s'est passé aux cours des dernières années
de l'Algérie française.
Guerre d'Algérie, j'en ai
assez
Editions Dualpha BP
5877522 Coulommiers Cedex. 2006, Coll.
Vérités pour l'histoire,
25€,
port gratuit.
Roger Soncarrieu, dans ce deuxième ouvrage,
développe un certain nombre de points abordés dans son premier livre et il
souhaite que la vérité s'impose enfin, face aux clichés fabriqués qui déforment
en permanence l'œuvre française en Algérie.
Dans ces deux ouvrages, l'auteur expose très
clairement le rôle néfaste de soi-disant historiens, de journalistes ne
connaissant rien au problème et qui tranchent pourtant avec assurance. On ne
peut que souhaiter que ces livres fassent partie de bibliothèques qui mettent à
la disposition de tous des informations reçues jusqu'à présent par ceux qui sont
déjà convaincus.
Pieds-Noirs et Cous rouges
Pierre Dimech. Editions de Paris, coll.
Nouveau Monde. 24
€.
13 rue Saint Honoré 78000 Versailles.
L'originalité de cet ouvrage
est de rassembler les souvenirs des pionniers de l'Algérie et de l' Amérique à
une certaine époque. Que diriez-vous si, au cours d'un voyage dans l'Etat du
Missouri, vous tombiez sur une pancarte qui vous annonçait que vous veniez
d'atteindre Oran (Missouri, 1264 habitants), un village avec d'étranges racines,
remontant à la fin du dix-neuvième siècle, fondé par un mystérieux voyageur,
venu d'Algérie, où il aurait vécu dans la région d'Alger, puis d 'Oran ... De
plus, les voyageurs découvrent non loin de là, un groupe de fermes nommé «Bleda»
et ceci se prononce «Blida». L'auteur nous dit alors «Ce qui relie
l'aventure algérienne de la communauté franco européenne à ce qui s'est passé
en Amérique du Nord ressort principalement de la destruction de la société
sudiste et de la société française d'Algérie: communauté de destins contraires,
scellés par deux guerres qu'on peut qualifier de civiles, en ce sens qu'elles
ont opposé des compatriotes, même si dans l'un et l'autre cas, certains
belligérants se sont refusés à admettre ce terme». Pierre Dimech, après avoir
posé ces réflexions, s'est alors penché sur l'histoire, mais plus encore sur les
mentalités de ces hommes et femmes qui eurent pour point commun de vivre
fortement, dangereusement, qui tutoyèrent des sommets de bonheur et de réussite,
plongèrent dans des abîmes de malheur, et qui, selon le mot de Robert Randau,
furent des «énergiques».
Suivons donc notre auteur qui nous guide, pour
notre plaisir et notre information, sur cette parenté que nous avons souvent
pressentie et qu'il nous aide à mieux définir.
Sous le ciel bleu d'Alger
(Capitale de la France Combattante)
Jean-Louis Mlartinez - Mémoire de Notre
Temps - Roman
En sous-titre: Alger, capitale de la France
Combattante. C'est une chronique de
ces années incroyables vécues depuis le 8 novembre 1942 et qui a, pour un temps,
transformé la vie quotidienne «sous le ciel bleu d'Alger», d'une famille
typiquement algéroise.
Une vie de Pieds-Noirs du
bled
Arlette Teton Favory
55 cours Gambetta, bâtiment E, 13100
Aix-en-Provence.
En sous titre. Une 1ongue histoire d'amour:
Illustrations, photos et tableaux peints par
l'auteur. Ce n'est pas un roman mais cela n'en est pas moins romanesque. Un
romanesque de la vie quotidienne dans le Haut Chéliff en Algérie, entre 1930 et
1962. L'auteur nous dit : «Mon expérience personnelle me paraît bien modeste, et
présomptueuse l'idée de me raconter ... mais je me lance avec mes mots et mes
dossiers ... miroirs vivants, miroirs émouvants, miroirs douloureux qui se
juxtaposent et composent un tableau de ma vie». Aux souvenirs s'ajourent les
témoignages : lettres de gens du pays, d'élèves, d'ouvriers, nombreuses photos
et tableaux peints par l'auteur.
La courbe douce de la
grenade
Anna-Lise Blanchard - Editions
Cahiers bleus - 13
€-
5 rue Vaubecour 69002 Lyon - Préface
Dominique Daguet.
Dans sa préface, Dominique Daguet dit
l'essentiel de ce livre : « Il s'agit dans les pages d'Anne-Lise Blanchard, de
vies quotidiennes, des plus simples, où le bonheur se lie au désastre, suspendu
à quelque attente qui, peu à peu, allait sombrer dans la mort dont le nom est
désespoir ... Je ne puis penser en effet que ce qui a été vécu si fortement par
des millions d'hommes et de femmes en Algérie et jusqu'aux derniers jours,
puisse ne pas fructifier dans les catacombes du souvenir et se dévoiler un jour
en une moisson magnifique». L'auteur nous dit, en avant-propos, que l'ensemble
de ces textes a été écrit entre 1998 et 2001. Ils s'attachent à la mémoire
vivante qui se transmet. L'écriture nous a séduits. On se laisse emporter. Tout
est si vrai.
Une odeur d'Algérie
Du même auteur, un petit ouvrage de quelques
pages, illustrées par Véronique Riéra, de poèmes nostalgiques.
Ý
Les collines de l'espoir
Arlette Schneider: Editions Hugues de Chivré.
Commandes à envoyer à Touraine Microéditions. Le Gros Chêne 37460 Chemillé sur
Indrois - 26
€
port compris.
Dély-Ibrahim, premier village français en
Algérie, 1830-1962.
A la fois livre d'histoire, document sur la
première implantation en Algérie et le côté autobiographique et anecdotique,
nourri des témoignages et souvenirs familiaux, de la mémoire de l'auteur, le
livre se termine par une chronologie des dates historiques importantes, une
bibliographie et des documents authentiques des Archives Nationales. Cette
histoire, faite de désespoirs et d'espoirs, de malheurs et de bonheurs, c'est
celle de tous nos ancêtres et c'est pourquoi elle nous touche tant. Nous avons
envie de la partager avec ceux qui ont connu des grands-parents pleins de
souvenirs transmis par leurs propres parents, mais surtout, on aimerait faire
lire ces témoignages à tous ceux qui n'imaginent pas la vie aventureuse de tous
ces gens qui avaient quitté un village, une vie certes parfois pénible mais qui
n'imaginaient pas ce qui les attendait.
Il faut garder trace de ces vies passées,
exemples de courage et de ténacité, garder trace et rendre hommage.
La Maison des Chacals
Eveline Caduc. Editions du Rocher,
2006. 17€
En exergue, cette phrase de Khalil Gibran : «La
passé n'est que la mémoire du présent, l'avenir en est le rêve». Le roman est
une façon de voir et de présenter la guerre d'Algérie à travers les hommes des
deux camps qui s'affrontent. Une histoire de deux hommes, nés aux alentours de
la Seconde Guerre mondiale, tous deux nés près de Sétif et qui, nous dit
l'auteur, ont quelque chose à se pardonner. De plus, l'un deux, un journaliste,
au cours d'un voyage à Alger, après l'indépendance, retrouve une Italienne qu'il
amène à Tipasa. Il entreprend d'écrire l'histoire de son père et, en parallèle,
celle de son ami algérien et estime:» Voilà donc mes personnages en scène, ils
sont prêts pour le drame. Cette partie-là, je l'ai intitulée La Maison des
Chacals». Ce sont des chapitres faits de conversations entre Algériens et
Européens où chacun dit sa vérité. En ce temps-là, celui de la Maison des
Chacals, les chiens et les chacals vivaient en bonne intelligence et les hommes
ne se méfiaient pas d'eux. Eveline Caduc continue alors sa chronique des
événements, vécus et vus par les différents protagonistes. Son histoire y
acquiert une vérité douloureuse mais nécessaire. La Maison des Chacals n'avait
peut-être jamais existé mais les chacals et les chiens l'avaient pourtant
habitée et y avaient vraiment connu la paix. Et cette maison recule sans cesse
dans son souvenir, seul témoin de ce que certains ont voulu faire en Algérie,
malgré le sens de l'histoire. Et maintenant, cette histoire, grâce à
l'Italienne, va devenir un film, exorcisant peut-être toute cette douleur,
incarnée par la maison des chacals.
Afrique, l'autre cours de
l'histoire
Rosendo Machilmbo Perez
- Société des Ecrivains - 21
€
Un universitaire s'efforce «d'aller à la
rencontre directe des faits, à l'analyse sommaire des difficultés de l'Afrique».
Il est très critique bien qu'il se défende de «donner des leçons ou des remèdes
miracles pour régler la grande détresse de l'Afrique». Cet ouvrage sera suivi de
deux autres tomes.
Les déboires de mon
aventure ... ou les tribulations d'un troufion
Roger Beluze
- Editions Bénévent - 13
€
Pour avoir écouté et interprété ce que disait le
général De Gaulle: «Soldats du contingent, refusez d'obéir aux ordres contraires
à la nation», l'auteur se met clans une situation bien pénible dont il se
sortira par une sorte de miracle.
Soldat de la guerre,
soldat de la paix
Général Jean Salvan Editions 1talique,
26€. 1 Chemin des Beauregards 78150
Triel-sur-Seine
En
sous-titre: Une vie au service de fa France
L'ouvrage ne nous est pas encore parvenu. Nous
en parlerons dès que nous l'aurons.
Parlez-moi du Texas
Cécile Riéra Illustrations Véronique Riéra
- XX1è S .. Gutemberg. 13€
Intitulée «roman», cette suite d'impression et
de réflexions de jeunes filles, face aux soldats américains faisant irruption
dans leurs petites vies et la bouleversant sans même parfois en avoir
conscience. L'Amérique, pour elles, étant Clark Gable, Humphrey Bogart ou Robert
Taylor!
Ý
Marie-Claire Micouleau Sicault a lu pour nous un
important ouvrage et nous en parle :
Pour en finir avec la
repentance coloniale
Il s'agit du travail d'un historien,
professeur à l'université Paris VIII, Daniel Lefeuvre paru chez Flammarion
(septembre 2006, 18
€).
Cet ouvrage nous a paru tout à fait précieux et
tout à fait réconfortant en ces temps d'auto flagellation permanente et
d'acrimonie forcenée contre l'œuvre de colonisation de la France.
Rejetant les allégations manichéennes et les
accusations de « pillages », « d'extermination », voire de «génocide» (cf.
Monsieur Bouteflika), l'auteur s'attache à rétablir la réalité des faits
historiques. C'est à l'aide des sources, des chiffres et du contexte que Daniel
Lefeuvre rectifie les occultations, les erreurs, les arbitraires des
« sectateurs de la repentance coloniale ». Bref, tout ce bric à brac bourré
d'anachronismes et d'approximations que l'intelligentsia bien pensante nous
inflige à longueur de campagnes outrancières: «Colonisation = exterminations »,
«Le livre noir du colonialisme » « La France face à ses crimes en Algérie» et
autres bricolages intellectuels.
« .. à force de tordre les faits, de grossir certains événements, d'en taire
d'autres, de généraliser à tous les espaces et à toutes les époques des faits
circonscrits, la colonisation que les repentants combattent n'entretient plus
guère de liens avec les réalités complexes et diverses que les historiens
rencontrent dans leurs recherches.
»
L'historien, sans se faire le chantre du
colonialisme, rétablit la connaissance du passé, refusant ainsi de fausser le
jugement des jeunes générations abusées - et j'en sais quelque chose - par de
trop nombreux enseignants.
« Falsifier l'histoire, c'est tromper les
citoyens »
Ce n'est certes pas à la loi de dicter
l'Histoire à l'enseignement, mais c'est aux historiens intègres de rétablir les
faits détournés au profit des idéologies.
Caillou rouge
Aline Cespédès-Vignes Editions Le Hameau.
15
€
Nous en parlerons dès que l'ouvrage nous
parviendra.
Le Méditerranée-Niger,
c'était le transsaharien
Georges Cbappelet
- 5 volumes
L'auteur, universitaire, ingénieur civil, a
séjourné 15 ans dans le Sud algérien et au Maroc. Il a fait partie du Service
des Etudes du Méditerranée Niger de 1942 à 1949. Durant cette période, il s'est
passionné pour ce projet. Une loi du 22 mars 1941 annonçait la création du
réseau de chemins de fer du transsaharien. Et les études de faisabilité étaient
aussitôt entreprises. C'est cette histoire, en forme de thèse, que Georges
Chappelet raconte et qui vient d'être récompensée par le prix Henri Duveyrier,
fondé en 1894, de la Société de Géographie. L'éloge de cet intéressant travail a
été prononcé par Claude Collin-Delavaud. Cette étude a été entièrement réalisée
par l'auteur et comprend 5 volumes, depuis la description des travaux
antérieurs, les origines et les raisons de cette création, son organisation
(103 pages), les opérations topographiques indispensables et les difficultés de
tous ordres (130 pages), la nouvelle orientation et les raisons de l'échec du
projet, une postface pour l'expliquer (95 pages). Dans les deux volumes
suivants, l'auteur présente des documents annexes (111 et 113 pages) qui
éclairent le récit et l'étayent. Chaque volume comporte des cartes et des
illustrations. Une importante bibliographie complète ce remarquable travail
qui, jusque là, était à peu près ignoré. L'intérêt de cette étude réside dans le
fait que l'auteur a été constamment sur le terrain et il est donc bien placé
pour en parler. D'autre part, les documents proviennent de ses archives
personnelles. Une conférence est programmée en février 2007 à la Société de
Géographie et permettra peut-être de trouver un éditeur, ce qui donnera une
diffusion méritée à cette étude. Un mécène pourrait aussi s'y intéresser. Nous
le souhaitons bien vivement.
Algérie en affiches
1930-1960
Choix de 13 affiches de format 35x50 sur papier
Amber Graphic de 240g/m2. Bon de commande à envoyer à Béatrix Baconnier 21, rue
Crozatier 75012 Paris. Chèque à rédiger au nom Cie Baconnier 40 euros
+
5 euros de frais de port. Mail:
beabac@neuf.fr
A ce propos, nous vous rappelons le très bel
ouvrage présenté et édité par Béatrix Baconnier : Algérie en affiches, 1930-1960. 60€.
La désinformation autour
de la culture des Pieds-Noirs
par Pierre Dimech, L'Etoile du Berger, Atelier
Folfer 11, rue des Récollets 75010 Paris, 16€ - 0674682440.
«La désinformation, qui est devenue l'arme
ordinaire des manipulateurs d'opinion, peu soucieux de s'exposer à débattre à
armes égales, a, parmi ses cibles privilégiées, le domaine inépuisable de la
colonisation française. L'Algérie, qui y occupait une place centrale est au cœur
du système». A cet égard, «la guerre d'Algérie» a été et reste un terrain
d'élection, un véritable gisement aurifère pour tous les chercheurs de traces
de méfaits qui auraient été commis pendant 132 ans (car, au passage, on a réussi
ce tour de force de faire remonter cette guerre qui a éclaté en 1954, à ...
1830), par « la France d'avant ». La désinformation: pourquoi? La
désinformation : comment ? La désinformation: à l'égard de quoi? Ayant ainsi
posé le problème dans un avant propos, Pierre Dimech va s'efforcer de démontrer
ces accusations.
La presse écrite affiche en toutes circonstances
sinon un mépris, du moins un désintérêt pour « la portée des actions entreprises
par les Pieds-noirs pour sauvegarder leur mémoire et leur culture ». Mais que
dire de la radio et surtout de la télévision ? Pierre Dimech donne en exemple
une émission de Jean-Luc Delarue «Ca se discute» qui, sous couvert d'un titre
alléchant : «Que reste-t-il de la culture pied-noire?» a construit une émission
sur les Juifs de Tunisie, en accentuant la vulgarité d'un style de vie, bien
éloigné de la vie réelle de l'ensemble de la communauté.
Pierre Dimech aborde ensuite l'attitude du
cinéma, insistant sur un groupe communautaire restreint au sein des Pieds-Noirs
et pratiquant l'amalgame, soit pour faire rire, soit pour révolter. Une autre
approche de la désinformation, c'est l'oubli. Et là, Pierre Dimech s'étend
largement sur le cas de Jean Brune, écrivain de grand talent mais qui eut le
tort de ne pas choisir le parti vainqueur. A partir de l'exemple de Jean Brune,
l'auteur aborde le problème de l'édition. Tous les écrivains Pieds-Noirs
(puisqu'il faut bien les nommer ainsi) ont eu, ont ou auront des difficultés à
se faire éditer. Beaucoup d'écrivains publient à compte d'auteur ou dans de
petites maisons d'édition et, là, la grande difficulté est de faire connaître
leurs livres car la presse ne se bouscule pas pour en parler. On le voit, la
boucle est bouclée. Pierre Dimech a bien exposé ce problème de la désinformation
autour de la culture des Pieds-Noirs mais, hélas, avec les moyens restreints que
nous avons, il faut s'obstiner même si on a l'impression de prêcher dans le
désert. Ce que nous faisons à Mémoire d'Afrique du Nord depuis maintenant douze
ans, et 50 numéros, avec notre revue Mémoire Plurielle que nous aurions,
d'ailleurs, bien aimé voir figurer dans la bibliographie de cet intéressant
ouvrage. Peut-être cela pourrait être réparé dans une prochaine édition.
On l'appelait le
«crabe-tambour», le destin du lieutenant de vaisseau Pierre Guillaume
par Georges Flery Ed. Perrin,
20€.
L'honneur, la mer, le vent, les bateaux, tous
ces mots sont les mots-clés de la destinée de Pierre Guillaume. Son sens de
l'honneur l'a amené à des actes extrêmes. Il avait été marqué pat l'abandon des
populations en Indochine au moment du départ de la France. Jusqu'au bout, il
avait combattu les Viet-Minh. Devant les événements douloureux, il décide de
rentrer en Europe et, en vrai marin, il le fera en embarquant sur un voilier de
huit mètres, un ketch qui, avec quelques améliorations, devait lui permettre de
tenir en mer huit à neuf mois. Ce sera une difficile traversée où la mer et le
vent lui font la vie dure. C'est en Somalie que se termine son épopée. A la
mort de son frère, tué en Algérie, il sollicite l'honneur de le remplacer.
Révolté par ce qui se passe, il participe au putsch, passe en jugement, puis
rejoint l'OAS pour participer aux derniers combats de l'Algérie française.
Arrêté et interné, il gardera toujours cette notion de l'honneur qui l'a animé
toute sa vie. Bien racontée par Georges Fleury, sa vie est un exemple,
difficile à suivre pour « le commun des mortels » mais à admirer
profondément.
Les massacres du 8 mai
1945, Sétif, Guelma, le Constantinois
par Maurice Villard. Edité par l'Amicale des
Hauts Plateaux de Sétif. A commander à Maurice Villard, 8 Impasse Fouita 34500
Béziers. 30€ + 4€ pour frais d'expédition.
Cet ouvrage est la 4ème réédition de ce récit de
l'insurrection du 8 Mai, avec de nouveaux documents et photos.
L'auteur, témoin visuel de ces événements, a
regroupé ici les témoignages des familles ayant vécu ces jours dramatiques, la
déclaration du ministre de l'intérieur au parlement français après sa visite sur
les lieux. On trouvera aussi les rapports des responsables civils et
militaires, ceux des commissions diligentées par le général De Gaulle, des
documents confidentiels ainsi que des documents militaires de l'époque. Par la
masse d'informations rapportées (445 pages), l'ouvrage est considéré comme une
référence.
Ý
Bône et Philipeville
De Blida à Cherchell
à
travers la plaine de la
Mitidja
De Bougie
à
Sétif à travers la Kabylie
De Cherchell aux portes
d'Oran
Ces quatre ouvrages ont trois points communs,
l'auteur Teddy Alzieu, l'éditeur Alan Sutton et le prix, 19,90€.
Mais là s'arrêtent les ressemblances car ces
quatre livres racontent des histoires bien différentes et tous ceux qui ont aimé
ces régions m'en voudraient beaucoup si je faisais l'amalgame. Quoi de plus
différent, en effet, que Mostaganem et Bougie, que Bône et Blida, ou
Philippeville et Sétif, et Cherchell et Oran, même si on reste aux portes de
cette ville ?
Teddy Alzieu nous fait vivre, dans chacun de ses
ouvrages, l'histoire de la région avant de nous en raconter les particularités,
les monuments, la vie quotidienne et de nous en commenter les nombreuses
illustrations, en moyenne deux illustrations par page (128 pages), C'est dire
que nous apprenons beaucoup ou que nous retrouvons avec bonheur tous les
paysages, les villes et villages, les campagnes et les hommes. Ces voyages nous
transportent dans le passé grâce aux cartes postales et aux photographies
anciennes. Merci à l'auteur et à l'éditeur.
Boufarik
Par Micheline Galéa et Raymond Nominé. coll.
Mémoires en images, Alan Sutton. 19,90€. Préface de Thierry Rolando.
Le général Berthezène écrivait, en 1841, «La
Mitidja n'est qu'un immense cloaque, elle sera le tombeau de tous ceux qui
oseront l'exploiter». Grâce au travail et à l'acharnement des habitants,
Boufarik devint une ville importante au milieu d'une Mitidja cultivée et
prospère. Très illustré et grâce aux légendes bien documentées, l'ouvrage permet
un voyage dans cette région qui doit tan t au labeur et au courage des hommes.
Voyage en Tunisie,
regards d'hier et de toujours
Par Geneviève Falgas et Sauveur Farrugia. éd.
Alan Sutton - 25€.
Toujours dans la collection «Mémoires en
images», voici un ouvrage sur un pays que beaucoup découvrent grâce au tourisme.
Après avoir évoqué l'histoire du pays depuis la création d'Utique au XIIe
siècle avant J.C., la mythique Carthage au IXe siècle avant notre
ère, et les tribulations du pays avec, entre autres, les Romains, les Vandales,
les Arabes et les Turcs, les auteurs abordent la période du protectorat
français. Comme pour tous les livres de cette collection, une nombreuse
illustration, de grandes légendes permettent, en 192 pages, de découvrir ou de
redécouvrir le pays. Un cahier d'illustrations en couleurs sur quinze pages
complète bien l'intérêt de cet ouvrage.
Péripéties de la vie d'un
Français d'Algérie
Tome II
: Ma vie pendant la
guerre et l'exode
par Jean-Pierre Guéring - 17, avenue des Acacias 31240 L'Union 18€.
Le récit, commencé dans le tome l, se poursuit
ici avec toujours les faits réels vécus par l'auteur et sa famille en Algérie
jusqu'au dépare en France, L'auteur émet le vœu que la lecture de son livre
provoque l'envie, chez le lecteur, d'écrire les mémoires de sa propre famille.
Nous ne pouvons que souscrire à ce vœu.
Cirques n°4
:
Un bi-mensuel disponible en kiosque dans
lequel écrit notre amie Michèle Barbier.
Ý
Saint-Augustin, mon père
Par Noèle
Forin-Pillet
- Editions
Saint-Augustin. C. H - 1890 - Saint-Maurice 22€.
Sous le nom de
roman, voici un ouvrage fort original. C'est une fiction mais qui est basée sur
une forte documentation. C'est alors une sorte de confession qui nous permet
d'appréhender l'itinéraire spirituel de cet étonnant Père de l'Eglise. Nous
donnons dans ce même numéro des extraits de certaines lettres du fils
d'Augustin, Adéodat, adressées à un ami resté à Thagaste, lettres parfois
naïves, voire un peu entachées d'incompréhension envers son père. Amour de sa
terre nantie, de sa mère et de sa grand-mère Monique, ces lettres montrent une
admiration sans bornes pour son père même s'il ne l'a pas toujours compris.
Journal 1902-1924
Par Aline R. de
Lens. Préface de Sapho, Editions La Cause des Livres - Diffusion C.E.I. - 20€.
En sous-titre:
« L'amour, je le supplie de m'épargner ». Elle disait aussi: « J'appelle amour
un sentiment très pur, très grand ». Elle partagera ce sentiment avec André R.
qu'elle épousera. Ce sera une union d'amour intense et de chasteté absolue. Le
ménage voyage beaucoup, Espagne (Grenade surtout), Tunisie et enfin, le Maroc
où tous deux séjournent longuement. Aline peint, écrit, apprend l'arabe ce qui
lui permet de pénétrer dans tous les milieux. Son journal est un document
remarquable sur la vie au Maroc et en Tunisie au début du XXe
siècle. Document historique mais aussi le récit d'une destinée étonnante, faite
de soucis, d'exigence morale et de mysticisme. Dans ce même numéro, nous donnons
un extrait de ce journal et une reproduction d'une très belle peinture. Aline de
Lens meurt à quarante-quatre ans d'un cancer du sein. Sapho qui préface ce
journal est elle-même originaire de Marrakech.
l'armée française dans la campagne
d'Allemagne
par Raymond
Muelle, Editions L'Esprit du Livre
- 22 A, rue
Jacques Rivière 92330 Sceaux - Collection Images d'Histoire - 28€.
Raymond Muelle,
dès octobre 1940, lycéen à Orléans, gagne l'Afrique du Nord. A sa sortie de
l'école de Cherchell, il est volontaire pour le 1er bataillon de
choc, combat dans le maquis du Vercors et participe à tous les combats de son
bataillon jusqu'en 1945. Plus tard l'Indochine, l'Algérie, sont autant de
terrains où il s'illustre. Il quitte l'armée en 1963 n'étant pas d'accord avec
la conclusion des « événements d'Algérie ». Il nous donne ici un album très
documenté et superbement illustré sur une période très importante de notre
histoire, à travers cette épopée de l'armée française si décriée de nos jours.
Ce livre-album est très important à faire connaître et doit figurer dans toute
bonne bibliothèque. Raymond Muelle a également publié aux mêmes éditions Ici
Jeanpierre, soldat de légende, biographie du lieutenant-colonel Jeanpierre
(22 euros), 256 pages + un cahier photos de 16 pages. La glorieuse épopée du 1er
bataillon de choc 1943-1945, du même auteur et des mêmes éditions (25 euros),
raconte l'histoire de cette unité mythique - 256 pages + un cahier photos de 8
pages.
Ý
Aux éditions l'Harmattan voici
quelques
titres dont nous parlerons plus longuement dans une prochaine chronique:
Les rapatriés d'Afrique du Nord de 1956 à nos
jours
Par Valérie
Eslangon-Morin Collection Histoire et perspectives Méditerranéennes. 31 €.
La Rhila d'Ibn Battuta, voyageur-écrivain
marocain
Par Boussif
Ouasti - Collection Histoire et perspectives Méditerranéennes. 28,50 €.
Francisca,
chronique d'une vie en Algérie
Par Colette Col
Sanchez - Collection Graveurs de mémoire - 12,50€.
Par le cœur et par la raison, Algérie
1959-1962
Par Jean-Pierre
Senat - Collection Graveurs de mémoire - 31€.
Les Chrétiens dans la médecine arabe
Par Raymond Le
Coz - 28,50€.
Les Français de Tunisie
Par Serge La
Barbera - 32€.
Chez d'autres éditeurs
Aquarelles nord-africaines
Par Aloys
Perregaux - Editions Gilles Attinger, CH 2068 Hauterive.
En 112 pages et 45
illustrations en couleurs, l'auteur nous raconte son voyage à travers le Sahara
algérien et Libyen et au Maroc.
Les collines de l'espoir, Dély-Ibrahim,
premier village français en Algérie 1830-1962
Par Arlette
Schneider - Editions Hugues de Chivré - 26€.
Les Souffrances secrètes des Français
d'Algérie - Histoire d'un scandale
Par Raphaël
Depard - Editions Michel Lafon - 20€.,
La Guerre d'Algérie
Par Guy
Pervillé - PUF - 8€.
Excellente étude
qui permet de replacer cette difficile période dans un véritable contexte et non
pas d'en faire un épisode indépendant. Tous les éléments sont étudiés les uns
par rapport aux autres et l'on comprend parfaitement l'enchaînement inéluctable
qui a contribué à la naissance du nationalisme.
Livre d'or de l'Algérie 1937
Par Jeanne et
André Brochier - Baconnier Frères, imprimeurs, éditeurs.
Le Live d'or de
l'Algérie
a été publié en 1937 par l'éditeur algérois Henri Baconnier, document
exceptionnel pour faire connaître « tous ceux qui, à des titres divers, ont
contribué, par leurs efforts et leurs luttes, au bien de l' intérêt général de
la plus grande civilisation sur le sol algérien». En sous-titre, « Dictionnaire
des personnalités passées et contemporaines », l'ouvrage est composé par ordre
alphabétique avec des photographies illustrant certaines biographies des
personnes citées, sans distinction de race ni de religion. Les auteurs, dans
l'édition de 1937, ont souligné que cet ouvrage n'était ni officiel ni
subventionné, mais que le Gouvernement Général connaissait cette œuvre et avait
donné de précieuses indications. L'association Jeune Pied Noir a eu l'idée de
faire rééditer à l'identique cet intéressant ouvrage. Au hasard des pages on
découvre certains noms, connus ou moins célèbres mais qui tous font référence à
des vies consacrées à l'Algérie, Le livre est à commander à JPN-BP4 - 91570
Bièvres au prix de 50€. port compris.
Le Who's Who d'Afrique du Nord
Jeune Pied Noir a
entrepris, dans le même esprit et avec les éditions du Who's Who national (in
France), une œuvre d'une très grande importance, un outil professionnel et
fonctionnel. Les auteurs proposent 2000 biographies, dans tous les domaines, de
personnalités françaises, nées en Algérie, au Maroc et en Tunisie, acteurs
actuels de la France d'aujourd'hui ou dont les activités et les œuvres se
rattachent à l'œuvre de la France en Afrique du Nord. Figurent aussi dans
l'ouvrage 500 célébrités aujourd'hui disparues, ayant fait, en leur temps,
l'objet d'une notice dans le Who's Who in France, ce qui donne un intérêt
documentaire fort important, une excellente base d'information, complétée par
des renseignements pratiques et des index thématiques. L'ouvrage comporte 500
pages, de format 21 x 29,7, relié en skin luxe sable. Tous renseignements et
contacts Taouès Titraoui et Bernard Coll, JPN BP 4, 91570 Bièvres - Tél:
01-69-41-01-12 ou 06-80-21-78-54 - Fax: 01-69-41-89-29 -
e-mail:jeunepiednoir@wanadoo.fr
- Commandes et chèques à l'ordre de Jeune Pied Noir. Souscription: 138€., prix
ultérieur à la parution: 190€.
Mémorial de l'Algérie Française
Par Philippe
Cart-Tameur, 9 rue César Franck 91600 Savigny sur Orge. Souscription au prix de
50€. chez l'auteur/y.
Les lecteurs y
trouveront, outre un dictionnaire de personnalités, des éléments historiques très documentés. Nous aurons plaisir à en parler longuement quand nous recevrons
l'ouvrage.
Les Français d'Algérie que sont-il devenus?
Par René Mayer,
préface de Claude Cohen Tannoudji, 20€.
Ce livre rend
hommage à l'action accomplie par les Français et la réussite, après 1962, qu'ont
connue un grand nombre d'entre eux et quelquefois dans des domaines totalement
différents de ceux qu'ils avaient pratiqués dans leurs pays natal.
On peut commander
ce livre, préfacé par Claude Cohen-Tannoudji, prix Nobel de physique, chez
l'auteur René Mayer - 2 bis rue de Buzenval 92210 Saint-Cloud au prix de 20€.
Mémoire d'un prof en résistance
Par Marie-Claire
Micouleau, renseignement à MAN, 119 rue de l'Ouest 75014 Paris - Editions
L'Harmattan.
Où l'auteur
imagina, à ses dépens, que l'instruction se devait d'instruire et
l'enseignement d'enseigner. Voici l'histoire d'un parcours «ordinaire» dans le
monde de l'Education Nationale. Dans la présentation de son ouvrage,
Marie-Claire Micouleau écrit: «Comme beaucoup de mes collègues, j'ai fait de mon
mieux, j'ai cru pouvoir transmettre' une culture, une culture littéraire certes,
mais surtout de notre civilisation, celle du beau et du bien, que nos modèles
grecs nous avaient enseignée. Ainsi le culte du dépassement de soi. J'ai vécu
mai 68, les nominations aberrantes, les multiples réformes, les désordres les
plus incroyables ... J'ai souhaité apporter le témoignage de trois décennies
d'enseignement. Les hauts et les bas de ce métier qui devrait être un sacerdoce
n'ont pas entamé, je crois, mon sens de l'humour ni mon espoir que soit toujours
transmis à nos enfants cet héritage humaniste qui en fait des hommes. »
Il nous faut
féliciter notre amie, vice-présidente de notre association, pour avoir ainsi
dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Les Palmes Académiques lui ont
été attribuées, ce qui est un signe.
Hommes, vignes et vins de l'Algérie Française
(1830-1962)
Par Paul Birebent
– Editions Jacques Gandini. 45€.
Diverses
circonstances ne nous ont pas permis de rendre compte de l'ouvrage si important
de Paul Birebent. Nous souhaitons lui consacrer une part importante de notre
chronique de livres car c'est une véritable bible de la question. Dans le
prochain numéro nous l'étudierons longuement mais nous ne voulons pas attendre
plus longtemps pour le signaler à nos lecteurs et les engager à le commander à
son éditeur. 237 pages, très illustrées, un texte fort documenté car Paul Birebent est un homme connu dans la viticulture mondiale par un grand
professionnalisme. Il étudie ici l'historique de la viticulture en Algérie et le rôle important joué par la France. Voici un livre qui se doit d'être dans toutes les bibliothèques. Nous en reparlerons.
Hommage à André Lanly
Tous nos amis
connaissent l'ouvrage magistral que cet universitaire avait publié sur le
français d'Afrique du Nord. C'était sa thèse de doctorat d'Etat, consacrée à
l'étude du langage que l'on a appelé, un peu vulgairement peut-être, le
pataouète mais qu'André Lanly a étudié d'une manière très scientifique. Sa
disparition le 3 juin 2007 à quatre-vingt-seize ans nous a beaucoup peinés car,
au cours des années, il était devenu pour nous un véritable ami. Il nous avait
fait à l'Académie des Sciences d'Outre-Mer une causerie très appréciée et nous
étions restés très attentifs aux réflexions qu'il voulait bien nous faire. Un de
nos amis-adhérents, Mario Bastide, dans un hommage qu'il lui a consacré, nous
rappelait qu'indépendamment de l'ouvrage sur le français d'Afrique du Nord,
André Lanly avait étudié François Villon (Champion 1969), Le Roman de
la Rose (Champion 1971). Il avait également publié, entre autres, un
manuel de morphologie historique des verbes français et des fiches de
philologie française. En 2005, il publie des Confidences étymologiques
où l'on pourra trouver sa conception sur l'étymologie du mot « pied-noir ».
Mario Bastide a entretenu avec lui pendant plus de trente ans une
correspondance sur différents sujets, lui demandant son opinion sur ses
publications personnelles. Il nous dit qu'encore en mars de cette année, André
Lanly envisageait une seconde édition de ses Confidences étymologiques.
Nous avons été heureux de cette relation privilégiée avec un esprit si profond
et nous lui disons avec amitié un chaleureux adieu.
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