Robert
Loiseau |
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Paris 1883 Alger 1956 |
Robert Loiseau |
Mon père, militaire, étant rarement près de nous, le premier homme de ma vie fut le père de ma mère, mon grand-père Robert Loiseau. Il nous a quittés bien trop tôt pour moi. C'est pourquoi j'ai essayé de rassembler mes souvenirs afin de le faire revivre dans ces quelques lignes. Il est né en le 1° février 1883 à Paris. Parfois il nous racontait qu'enfant son père l'emmenait voir la construction de la tour Eiffel. Cela semble si loin et pourtant si près de nous. Il perdit son père à l'âge de 7 ans et sa mère le mit alors en pension. Après un CAP d'ajusteur passé à l'école professionnelle Diderot (boulevard de la Villette à Paris), il a exercé un temps à Paris.
Mais après la mort de son frère (accident ou suicide ?), en 1906 il fut envoyé à Oran en tant qu'opérateur de la maison Pathé pour installer la première cabine de cinéma en Algérie. Il fait alors la rencontre de M. Joseph Seiberras qui fut déterminante. Séduit par le pays il décide de s'y installer et fut lui aussi un des pionniers du cinéma français en Algérie et même Nord-Africain puisque son activité s'étendait à la fin de Tunis à Casablanca. Le 13 août 1908, il épouse à Sidi Bel Abbès Félicité Leca avec laquelle il aura une fille Renée en 1909 ( Celle-ci s'essayera au cinéma, elle a joué Dulcinée dans le film Don Quichotte de 1933 et fut mariée avec le fils de l'acteur Fédor Chaliapine ). En 1910, il prit la direction du Kursaal, music-hall à Alger ce qui lui permit de côtoyer de nombreuses célébrités dont Mistinguett qui lui offrit une dédicace.
Puis il devint l'agent, pour l'Afrique du Nord de la première firme représentée à Alger. La guerre éclate en 1914, il part aussitôt pour la France. Revenu de la guerre, Il fonde le Comptoir Cinématographique Nord-Africain (CCNA) au 6 rue d'Isly et continuera jusqu'à sa mort à louer des films pour les salles de cinéma et à leur fournir tout le matériel nécessaire.
En 1919, il fut élu président du nouveau syndicat créé par les agents généraux des maisons d'édition. Devenu veuf en 1919, il épouse le 16 février 1921 à Mascara Henriette Knapp avec qui il aura 4 enfants ( Yvette en 1921, Germaine en 1923, Andrée en 1925 et Jean en 1929 ). Au début des années 40, il achète un cinéma à Saïda dont il donne la gérance à son beau-frère. Il ouvre aussi dans le quartier du Ruisseau à Alger, un cinéma "le Stella" . En 1950, il fut récompensé de son action par la confédération nationale du cinéma français qui lui décerna un diplôme pour ses 30 ans passés à œuvrer pour faire découvrir le cinéma en Algérie.
En avril 1956, il se rend à l'enterrement d'un de ses amis. Il y prend froid et mal soigné, il décède le 1er mai 1956.
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