Henry Foley |
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médecin |
Vignery (Seine et Marne) 1 avril 1871 Vignery 2 août 1956 |
Henry Foley
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Le Dr. FOLEY a œuvré toute sa vie en Afrique du Nord afin d’apporter aux populations les bienfaits de la science médicale
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Henry Foley est né le11 avril 1871 dans le charmant village de Vignery dans la Haute-Marne. Son père, d’une famille de cultivateurs aisés, était huissier de justice. Il fait de brillantes classiques à Chaumont, puis, est admis au concours d’entrée de l’École de Service de Santé Militaire de Lyon et soutient sa thèse de doctorat en médecine. Médecin major de 2è classe, il rejoint l’École d’application du Service de Santé militaire du Val de Grâce de Paris dont il critiquera vivement la méthode d’enseignement. En 1899, il est affecté dans diverses unités de France métropolitaines, Commercy, Cherbourg, où il se fait remarquer par ses qualités, mais cette vie de garnison ne l’enthousiasme guère. Attiré par les grands espaces, à l’heure où les empires coloniaux sont en train de naître, il demande à servir en Algérie.
Henry Foley Elève de l’Ecole d’Application du Service santé Militaire du Val de Grace (1896) Le 12 octobre 1903, il est détaché à l’hôpital d’El Aricha, puis Berguent, dans l’Oranie. Dès lors, il ne quittera plus l’Algérie, sauf durant la grande guerre où il servira dans diverses unités. Sous l’impulsion du Général Lyautey qui avait remarqué ses éminentes qualités, il est muté en octobre 1906 à Beni Ounif, petite oasis saharienne située dans le Sud Oranais, à la frontière du Maroc. Impressionné par l’état misérable dans lequel vivent les ksouriens, atteints d’une maladie épidémique, la fièvre récurrente, il ouvre un laboratoire et se livre à des examens microbiologiques. C’est ainsi qu’il est conduit à incriminer le pou dans la transmission de cette affection. Il va donc se livrer, avec Edmond Sergent à l’Institut Pasteur d’Algérie, à une série d’expérimentations qui conduiront à démontrer le rôle exclusif du pou dans cette maladie. Passionné par ses découvertes, il se dévoue entièrement à la médecine indigène. Du fait de sa connaissance de la langue et des mœurs arabes il jouit d’une grande popularité et exerce une influence considérable sur les populations .
Après 6 ans de séjour en Algérie, il fait une demande au Ministère de la Guerre afin d’être maintenu à son poste. Malgré sa popularité dans les milieux indigènes et des appuis prestigieux, tel celui du Général Lyautey, les autorités militaires ne lui permettent pas de répondre favorablement à sa demande. Il demande finalement sa mise en position « hors cadre » sans solde pour être chargé de la direction des laboratoires indigènes de l’Institut Pasteur d’Algérie. Jusqu’en 1914, Foley va partager sa vie entre le poste de Beni Ounif et l’Institut Pasteur. Avec Sergent, il effectue des tournées d’enquêtes scientifiques dans les diverses oasis du sud algérien. Ce fut entre eux une collaboration sans faille, doublée d’une amitié qui devait durer plus de cinquante ans . En novembre 1910, Foley va à Paris pour faire un stage de perfectionnement à l’Institut Pasteur. A son retour, sa réputation ne cesse de croître. Il se lie avec René Vallery-Radot, le gendre de Pasteur et sa famille qui l’ont en grande estime. Une grave controverse oppose l’Institut Pasteur d’Algérie à celui de Tunis, représenté par Charles Nicolle, celui-ci s’attribuant tout le mérite de la découverte du rôle du pou dans la transmission de la fièvre récurrente. Une querelle acerbe opposera à ce sujet Edmond Sergent et Charles Nicolle. Henry Foley, quant à lui, n’a d’autre souci que de poursuivre ses travaux scientifiques sans chercher à s’attribuer la gloire de ses découvertes. Le 12 avril 1912, Lyautey est nommé Résident Général de France au Maroc. Soucieux de former une équipe médicale compétente pour assurer l’amélioration sanitaire du pays, il propose à Foley de lui confier l’organisation et la direction de la santé publique et de l’hygiène. Il se heurte à un refus, celui-ci se sentant lié à l’Institut Pasteur d’Algérie en raison de longues expériences en cours à Beni Ounif avec l’aide de crédits spéciaux accordés par le Gouvernement Général. Malgré l’insistance de Lyautey, qui n’avait pas trouvé « l’idoine » capable de mener cette entreprise, il persistera dans cette décision. Cependant, Lyautey réussira à faire venir Foley au Maroc pour des missions sanitaires. C’est ainsi que Foley et Sergent partent pour Rabat le 10 mai 1919, pour atteindre Kenitra, région marécageuse, riche en anophèles et ravagée par le paludisme. Ils entreprennent un plan d’assainissement et prévoient un traitement systématique par la quinine des porteurs du parasite. Au cours de cette mission, ils seront reçus à Rabat par le général et Madame Lyautey, déjeuner fastueux à la Résidence. A la fin de leur séjour, ils sont invités au Conseil Supérieur de l’Hygiène . Après une séance de travail, un repas les réunit autour de personnalités : le commandant de Bernis, la duchesse d’Aoste, la duchesse de Guise. Cette première mission sera suivie de plusieurs autres. La lutte antipaludique sera confiée par Foley au docteur Vialatte, un de ses fidèles élèves, qui parviendra à débarrasser Kenitra du paludisme, permettant à cette petite localité de devenir un grand port fluvial. C’est donc avec succès que se sont réalisées les missions de Foley et Sergent au Maroc. La guerre est déclarée en août 1914. Foley se trouve alors à l’Institut Pasteur de Paris. Il rejoint aussitôt son affectation à l’hôpital du Dey à Alger où il est nommé chef du laboratoire de microbiologie. Puis, déclinant une nouvelle fois une proposition de Lyautey de venir au Maroc pour organiser les services de santé, et brûlant de défendre son pays plus activement il obtient son affectation en France. Il va participer à la bataille de la Somme qui fut, après Verdun, le second « enfer » de l’année 1916. Dans son carnet de route, il raconte avec beaucoup de précisions les péripéties de cette sanglante bataille. Ce carnet constitue un document très précieux car il a été écrit « à chaud » au jour le jour sur le front des tranchées. Il est affecté en janvier 1917 à Villers-sur-Coudun , près de Compiègne, dans un hôpital important. C’est là qu’il recevra l’avis officiel du prix « Monthhyon » de l’Académie des Sciences qui vient de lui être décerné pour ses travaux sur la fièvre récurrente et le typhus exanthématique. Puis, transféré à Mayenburg près de Dunkerque, en prévision d’une offensive imminente, il subit un déluge de feu. Rappelé en Algérie le 8 septembre 1917, il est affecté à la Direction du Service de Santé des territoires du Sud. Avant de quitter la France, il reçoit la Croix de Guerre pour sa magnifique conduite sur le front. Conscient des insuffisances dont souffre l’organisation des services de santé au Sahara, il conçoit un projet de réformes qui n’est pas sans susciter l’opposition de la hiérarchie militaire. Il rencontre constamment des entraves dans l’accomplissement de sa mission. A la suite de ses demandes réitérées , grâce à l’intervention de Monsieur Steeg, Gouverneur Général de l’Algérie, satisfaction lui est donnée. Il a obtenu la création de cette direction unique des services de santé civil et militaire des territoires sahariens, dont il rêvait depuis 1906. Le 18 novembre 1918 Henry Foley épouse à Alger Jeanne Lang. Mariage heureux qui lui apporta les joies familiales. Ils auront une fille, Georgette, qui eut elle-même un fils, Jean-Marc. Le 26 novembre 1921, âgé de 50 ans, il fait valoir ses droits à la retraite. Il allait alors poursuivre ses travaux scientifiques aux laboratoires sahariens de l’Institut Pasteur d’Algerie à Beni Ounif et à Alger. Il allait aussi et surtout continuer son œuvre pédagogique, entreprise depuis bien des années, en formant jusqu’en 1954 plus de 300 médecins appelés à servir dans le sud saharien. En 30 ans, plus de 40.000 interventions de trichiasis furent exécutées pour la plupart par les militaires des postes sahariens. La mission ophtalmologique du Dr Renée Antoine1 à laquelle on a justement rendu hommage, a été prise pour 1/10ème de ces interventions. Durant près de 50 ans Henry Foley n’a cessé de sillonner le Sahara, allant visiter sur place les médecins affectés dans les oasis. Parmi ses nombreuses missions une mention spéciale doit être réservée à celle du Hoggar en 1928. L’organisation de cette mission, confiée au Général Meynier, Directeur des Territoires du Sud, était composée de membres de l’université d ‘Alger. Répartis en deux groupes, ils visitent les campements touaregs, étudiant la vie, les mœurs, les maladies des nomades et des sédentaires. A son retour, rassemblant ses notes, Foley fait paraître un livre Mœurs et Médecine de l’Ahaggar.
Henry Foley a fait preuve toute sa vie d’une grande modestie. Il n’a jamais cherché les honneurs. Ses travaux, sa notoriété, l’ont conduit à faire partie de nombreuses sociétés savantes. En 1934 il avait reçu le prix Eugène Étienne de l’Académie des Sciences Coloniales. Il était Commandeur de la Légion d’Honneur, titulaire de la Croix de guerre, officier des palmes académiques, officier de l’Instruction publique, commandeur du Ouissam Alaouite chérifien et du Nicham Iftikar.
Infirmerie indigène de Beni Ounif en 1903 Très doué pour les arts, il était un peintre amateur de talent Ses carnets de voyage étaient truffés de croquis, d’aquarelles représentant les paysages sahariens et les magnifiques oasis du sud algérien qu’il affectionnait. Il aimait aussi la poésie. Il entretenait une correspondance suivie avec sa famille. Ses lettres témoignent de ses grandes qualités d’écrivain. Henry Foley a eu la chance de ne pas connaître de déclin à la fin de son existence ardente. Son activité scientifique et pédagogique s’est poursuivie jusqu’à la fin. Après une brève malade, il est décédé à Vignory le 2 août 1956. Odette Goinard Bibliographie Paul Doury Henry Foley apôtre du Sahara et de la médecine Ed. Curutchet 1998
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