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Lexicographe et éditeur
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Paul Robert |
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Orléansville,
1910 |
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Lexicographe et éditeur
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Paul Robert est né à Orléansville (aujourd'hui Chlef) le 19 octobre 1910 dans une famille installée en Algérie dès 1849. Martial Robert, son grand-père, avait fondé une meunerie près d'Orléansville. Après son décès, ses deux fils, Joseph et Paul, en assurèrent le développement. Ce dernier, devenu maire de la ville en 1904 et président du Conseil général d'Alger, fut tué lors d'un duel avec André-Paul Houbé lors de la campagne aux élections législatives de 1910 dans la deuxième circonscription d'Alger, où il s'était porté candidat. Joseph Robert, ayant repris les mandats électifs de son frère, donna le nom de Paul à son fils né la même année. Le jeune Paul effectue ses études primaires dans sa ville natale et poursuit ses études secondaires au lycée Bugeaud d'Alger jusqu'au baccalauréat. Après avoir suivi pendant deux mois les cours de l'Institut agricole de Maison-Carrée, il entreprend des études de droit à la Faculté d'Alger. Étudiant brillant, il est nommé par ses condisciples président de l'Association Générale des Étudiants d'Algérie, poste qu'il occupera de 1931 à 1934. Il sera l'artisan de la construction de la Maison des Étudiants, Boulevard Baudin à Alger, superbe bâtiment de cinq étages, pourvu de bibliothèque, salles de travail, restaurant universitaire. En 1932, il accompagne son père chargé d'une mission agricole aux États-Unis et il lui sert d'interprète. A son retour, il se marie et s'établit à Paris en 1933. Il poursuit ses études de droit jusqu'au doctorat et à l'agrégation en 1939 . Mobilisé comme chiffreur lors du déclenchement de la seconde guerre mondiale, il est chargé d'élaborer un dictionnaire du chiffre et d'en assurer la composition. Ce sont les prémices de sa vocation. Démobilisé en juin 1940, il se lance dans la rédaction d'une thèse sur les agrumes dans le monde qu'il soutiendra en septembre 1945. Après le débarquement allié à Alger le 8 novembre 1942 il est appelé à l'état-major du Général Giraud, puis il passe à la nouvelle direction des services spéciaux sous les ordres du général Cochet et du colonel Jousse. Il joue le rôle de conseiller juridique pour l'élaboration d'une documentation pour la France en guerre. Après la guerre, Paul Robert a ce qu'il a appelé « une illumination en même temps que la conviction d'une découverte importante ». Il se rend compte en effet que la clé des mots se trouve dans leur définition. Exemple, troglodyte évoque caverne. Il s'étonne que l'on n'y ait pas pensé plus tôt. L'idée d'un dictionnaire analogique vient de naître. Paul ROBERT va y consacrer vingt ans de son existence. Il se plonge dans la consultation de dictionnaires et élabore un répertoire dans lequel il classe les mots par association d'idées, ce qui le conduit naturellement vers un projet de lexicographie. Il présente ce projet à des académiciens, tels François Mauriac, André Siegfried, André Maurois., Georges Duhamel, qui l'encouragent à poursuivre ses travaux. Il ambitionne de continuer l'œuvre de Littré et II publie en 1950 un premier fascicule de 70 pages, intitulé Dictionnaire, les mots et les associations d'idées, pour lequel l'Académie française lui le décerne le prix Saintour. Pour mener à bien son projet, Paul Robert fonde sa propre maison d'édition, « les Dictionnaires Le Robert » et réunit autour de lui une équipe de collaborateurs. Il cherche des actionnaires. Ceux-ci ne se font pas attendre. Le premier sera en 1950 un vieil Algérois, ami du père de Paul, Alexandre Blanc qui lui donne un chèque de 100.000 francs. Au début de l'année 1951 plus de 200 souscripteurs se sont engagés, tous d'Afrique du Nord . En octobre, on compte un millier de souscripteurs pour le seul département d'Alger. En 1953, un millier de souscripteurs viennent d'Indochine et en 1956 un autre millier de Madagascar. On constate que, malgré les événements de l'époque, ce sont les Français d'Afrique du Nord et d'outre-mer qui s'intéressent à cette grande œuvre et y participent. Rédigé à Alger, au Maroc, puis en France le Dictionnaire alphabétique de la langue française est publié de 1953 à 1964 en six volumes et un supplément. Le travail colossal de Paul ROBERT suscite l'admiration. Le 28 décembre 1959, il est fait chevalier de la Légion d'Honneur par Jules Romains en présence du maréchal Juin qui a tenu à assister à la cérémonie. Le 26 juin 1964 Paul Robert jette sur le papier : « Aujourd’hui j'ai terminé mon dictionnaire ». Il retrouvera le lendemain cette feuille couverte des signatures de tous ses collaborateurs, sous ce simple compliment « Bravo Patron » !
Odette Goinard Éditions Son dictionnaire fait désormais l'objet d'éditions de formats différents, toutes sous-titrées Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française :
Par ailleurs, la même équipe a publié :
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Paul Robert et son dictionnaire
Œuvres - Paul Robert, La politique d'isolement économique : causes, modalités, conséquences de l'autarcie, Paris, Domat-Montchrestien, 1939 - Paul Robert, Les agrumes dans le monde et le développement de leur culture en Algérie (Thèse de doctorat), Paris, Université de Paris, Faculté de droit et des sciences économiques, 1945. - 1949, Divertissement sur l'amour, Paris, SNL Le Robert - 1964, Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, Paris, SNL Le Robert - 1965, Aventures et mésaventure d'un dictionnaire, Paris, SNL Le Robert - 1967, Le Petit Robert, Paris, SNL Le Robert - 1980, Au fil des ans et des mots, Pads, Robert Laffont (deux volumes : tome 1, Les semailles ; tome 2 : Le grain et le chaume)
Aventures et mésaventure d'un dictionnaire Distinctions Prix Le 16 juin 1950, Paul Robert est le lauréat du prix Saintour attribué par l'Académie française pour son fascicule Dictionnaire. Les mots et les associations d'idées. Il reçoit le 2 mai 1958 le prix de la "Route du Succès" par la fondation Simca. Décoration Chevalier de la Légion d'honneur le 28 décembre 1959 en présence du Maréchal Juin.
Bibliographie
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