André GRECK |
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Alger 24 février 1912 |
André GRECK – Sculpteur
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Sa Vie André Greck est né à Alger le 24 février 1912. Il fréquente l’école primaire de la rue Horace Vernet, mais n’est pas un bon élève. Supportant difficilement les contraintes scolaires, il lui arrive de faire l’école buissonnière. C’est ainsi qu’au cours d’une de ses flâneries, il rencontre un peintre assis devant son chevalet. Cela lui donne l’envie de peindre lui aussi. Il montre à sa mère ses timides essais. Celle-ci, découvrant les goûts artistiques de son fils, le présente au sculpteur Alaphilippe, installé dans le voisinage. Bien que peu convaincu de l’avenir du jeune garçon dans ce domaine, il consent à le prendre en stage durant six mois. André ne prend pas grand intérêt à cet apprentissage. Il regarde l’artiste à son travail, gâche du plâtre, exécute des corvées. L’heure vient où il doit décider s’il doit poursuivre cette voie ou l’abandonner. C’est la copie d’une tête de Donatello, ( Niccolo de Uzzano ) approuvée par le maître, qui décide de sa vocation. Il sera sculpteur. Cinq années s’écoulent, années de patiente initiation. Il suit les cours du peintre Léon Cauvy à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts d’Alger. A 18 ans, André Greck bénéficie d’une bourse du Gouvernement Général de l’Algérie. Débordant d’enthousiasme, il va exercer la sculpture à Paris. Reçu premier au concours d’admission, il est accueilli dans l’atelier de Jean Boucher1 rue Bonaparte. Se sentant tout d’abord transplanté dans un nouvel univers, il ne tarde pas à s’épanouir et à apporter un élément nouveau dans un atelier un peu assoupi dans la tradition. Encouragé par Jean Boucher auquel il vouera toute sa vie une grande reconnaissance, il fera une brillante école dans son atelier durant six ans. Il fréquente assidûment le musée Antoine Bourdelle, cherchant à connaître la science du grand maître. En 1935, à 23 ans, candidat au Prix de Rome, il obtient le Deuxième Second Grand Prix pour son remarquable Christ dépouillé de ses vêtements. L’année suivante, autre thème religieux Christ livré aux bêtes sous Néron. Il obtient le Premier Grand Prix de Rome . Rome ! La Ville Éternelle ! Logé à la Villa Médicis, l’un des plus beaux palais de la Renaissance, entouré de jardins, Greck va y puiser la quintessence de son art. Il y restera deux ans. Il visite la Grèce. Il fut vivement touché, dans sa sensibilité extrême par la vision des chefs-d’œuvre helléniques. De retour en Algérie en 1940, il se marie avec Annie Ballesteros. Ils auront une fille, Anne. Il aménage un atelier de 350 m2 à Kouba, dans la banlieue d’Alger. Mais celui-ci, rempli d’œuvres et d’outillage sera pillé en 1962 et repris en 1964 par le sculpteur Adane Mustapha.
Rentré en France , il est professeur de dessin à l’École
Nationale des Beaux-Arts de Dijon, puis en 1965 à l’École
Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris au cours Yvon
jusqu’en 1981. Très rigoureux pour lui-même, il ne ménageait
pas ses élèves, les instruisant des lois immuables du métier
de l’artiste, mais généreux dans ses conseils, il a formé de
nombreux professionnels, qui restèrent marqués par son
enseignement : Pierre Delorme, Guillaume Le Baude, Hélène de
Jessé. Son œuvre L’œuvre d’André Greck est immense. Nous ne pouvons citer toutes ses créations. Nombre d’entre elles se trouvent dans différents musées de France : Paris, Perpignan, Port-Vendres, Sémur- en- Auxois, Aix-en-Provence, Fréjus, Mont-de-Marsan, ainsi qu’au Musée National des Beaux-Arts d’Alger. Nous en notons ci-dessous quelques-unes par ordre chronologique : - 1926 à 1930 : nombreux bustes à Alger dont ceux de MM. Vinson, André Godin, Mme Gardel, M. et Mme Charles Seiberras. - 1932 : expositions au théâtre de l’Alhambra à Alger. - 1934 : Jeanne d’Arc bergère qui lui vaut le Prix Chenavard, la Médaille d’Argent du Salon des Artistes français et le Grand Prix Artistique de l’Algérie.
- 1935 et 1936 : les deux prix de Rome cités plus haut. - 1937 à 1939 : nombreux bustes dont ceux du prince de Broglie, de M. Carcopino, de Mme Edmonde Charles Roux, du peintre Fontanarosa. - 1948 : statue en bronze de Mgr Affre (3m de haut, 4 tonnes), seul monument de cette importance entièrement réalisé en Algérie. Inauguré à Afffreville le 25 juin 1948 par Mgr Leynaud, archevêque d’Alger, il fut transféré le 4 août 1974 à St Rome-de-Tarn (Aveyron), ville natale du Cardinal Marty, archevêque de Paris. Mgr Affre, archevêque de Paris avait été mortellement blessé sur les barricades où il avait été apporter des paroles de paix en 1848. Son nom avait été donné à une bourgade de la province d’Alger située dans la région de Miliana. - 1950 : monument érigé à Marcel Cerdan (Alger) - 1973 : Inauguration le 25 février à Nice d’un monument à la mémoire des rapatriés d’Algérie. Une grande main tient une urne dans laquelle est déposée de la terre du pays perdu.
Mémorial de Nice - 1976 : il remporte le prix d’un concours pour un monument dédié à la résistance polonaise pendant la deuxième guerre mondiale. Inauguré le 31 janvier 1978 place de Varsovie à Paris en présence de nombreux journalistes polonais. Un modèle en plâtre de ce monument se trouve au musée de Cracovie. - 1981 : après le décès de sa femme en 1980, il termine le buste de Jacques Brel, commandé par Georges Brassens. - 1983 : édification du monument dédié au Maréchal Alphonse Juin, inauguré à Paris, place d’Italie, dans le « jardin Françoise Giroud ».
Mémorial au Maréchal Juin - 1987 : Buste de Georges Brassens installé Square Georges Brassens à Paris. André Greck est décédé à Paris le 11 octobre 1993 à l’âge de 81 ans. Il était Officier d’Académie, Chevalier de la Légion d’Honneur et Commandeur de l’Ordre du Mérite de la République Populaire de Pologne. Selon son grand ami, l’écrivain Fernand Arnaudiès, « ses œuvres furent le fruit d’une longue méditation, d’une observation rigoureuse, le fruit d’une pénétrante logique. Sa formation a été lente et volontaire. Il a su regarder autour de lui, puiser aux meilleures sources, mais il n’a jamais, dans aucune circonstance, fait abstraction de ses émois intérieurs, de ses conceptions intimes, de ses convictions d’ailleurs irréductibles. Il a œuvré dans toute l’indépendance d’une inspiration, pétrie comme sa glaise, de vie et de sentiment. »
Bibliographie Jean Sénac : Visages d’Algérie, regards sur l’art, Paris méditerranée Ed. 2000. Fernand Arnaudiès : André Greck sculpteur Ed. Robert et René Chaix Alger 1946. 1 Jean Boucher (1870- 1939) Élève de Falguière et de Mercier, auteurs de groupes : Antiques et modernes (1899) , Devant la mer, au Petit- Palais à Paris, puis musée de Nantes (1901), Monument à Ernest Renan à Tréguier et de Camille Desmoulins au Palais- Royal. |