Georges

Souville

 
 

Constantine, 1927

Aix-en-Provence, 2012

 


 

Georges Souville a eu un parcours professionnel exemplaire, tout donné au service de la science archéologique. Son apport dans un domaine, souvent négligé, a été considérable. Il a allié sa grande compétence à un dévouement  au service d’institutions charitables, manifestant à la fois son  intelligence et ses qualités humaines. 

 

Georges  Souville est né le 12 février 1927 à Constantine (Algérie).  Lorsque sa famille s’établit à Alger, il poursuit ses études secondaires au lycée Emile Gautier. Il suit les cours d’histoire et géographie de Lionel Balout, jeune professeur agrégé de la Sorbonne, qui exerça une influence décisive sur sa carrière.  C’est ainsi que, dès l’âge de quinze ans, naquit en lui l’attrait pour  la recherche scientifique qui allait l’engager sa vie durant. Il obtient en 1949 son certificat d’ethnographie et d’archéologie préhistorique de l’Afrique du Nord à l’Université d’Alger.

Le parcours scientifique marocain de Georges Souville s’inscrit à Rabat entre 1952 et 1967. Enseignant après sa licence, l’histoire et la géographie au collège Moulay-Youssef, Il assure en outre un cours de préhistoire marocaine à la faculté des lettres. En 1957, il est nommé inspecteur, puis directeur adjoint des Antiquités. En 1963, admis, comme chargé de recherches, à gérer l’antenne du CNRS à Rabat, il dirige sur le terrain des enquêtes, prospections, sondages et fouilles systématiques. Il identifie et classe tous les documents. Il étend ensuite ses recherches dans les musées et dresse l’inventaire des collections de préhistoire du Maghreb.

Lors de ces activités intenses et coordonnées (dépouillement bibliographique, étude des collections et recherches sur le terrain) il rassemble les informations du premier corpus cartographique des sites connus. Comme dans un atlas, ce corpus couvre toutes les périodes préhistoriques et protohistoriques, depuis les galets aménagés jusqu’aux tumuli de Tanger au Tafilalet, du Rharb à Oujda. Cet inventaire s’étend alors si loin qu’un recadrage le conduit à un nouveau découpage géographique.

De 1956 à 1963, il a été secrétaire de rédaction du Bulletin d’archéologie marocaine et a assumé le  secrétariat général des Publications du service des antiquités du Maroc, mettant au point six tomes. C’est en 1970 qu’il soutiendra son doctorat de troisième cycle à Aix-en Provence et le publiera en 1973 dans la série des  Etudes d’antiquités africaines.

Après s’être installé avec son épouse à Aix-en-Provence, Georges Souville n’a cessé de développer et publier ses recherches en préhistoire et protohistoire. Sa longue bibliographie réunit plus de deux cents titres de livres, articles, contributions, notices dans des revues spécialisées. Il participe à des congrès, symposiums et colloques internationaux traitant des cultures nord africaines et méditerranéennes durant les vingt derniers millénaires. 

Georges Souville n’a pas craint d’aborder des sujets difficiles, peu documentés à l’époque. Ses travaux ont consisté à favoriser, au Maroc notamment, l’étude et la valorisation des monuments mégalithiques - dans le sillage du professeur Gabriel Camps - et des représentations rupestres  d’armes métalliques gravées en haute montagne .

 Il a continué de transmettre ses connaissances, assurant un enseignement actualisé dans diverses universités méditerranéennes, des instituts et centres de recherches européens. C’est en Espagne qu’il reçut le meilleur accueil et le plus de compréhension pour ses propositions, insistant sur l’ancienneté et la force des liens rapprochant le territoire chérifien de l’Ibérie méridionale.

Pendant plus d’un demi-siècle, avec modestie, efficacité et générosité, Georges Souville a consacré patiemment ses compétences éditoriales aux publications spécialisées sur l’Afrique du Nord, à leur édition soignée, dans des séries prestigieuses du CNRS et des revues de rang international. Fondateur notamment avec son collègue et ami le professeur Maurice Euzennat de la revue Antiquités Africaines (15 tomes) et de la collection  Etudes d’antiquités africaines  (23 ouvrages) ses collègues l’ont accueilli pendant 28 ans comme rédacteur en chef (1966-1975), directeur (1976-1994), et enfin président du comité de rédaction (1993-2010). Il a édité au total 38 volumes et fait admettre de nombreux manuscrits de thèses sur la préhistoire et les antiquités du Maroc, de l’Algérie et du Sahara,  de Tunisie et de Libye. Depuis sa création, il a apporté sa contribution de spécialiste à l’Encyclopédie berbère, conçue et conduite par le professeur Camps.

Lorsqu’au terme de sa carrière, les Editions du CNRS reçurent une fois encore Georges Souville en 1992, le directeur du centre de Marseille lui remit la médaille du CNRS, saluant l’homme courtois et l’éminent rédacteur dont cette institution nationale pouvait s’honorer. On  rendit hommage au collaborateur scientifique exemplaire que Georges Souville avait été auprès de ses collègues.

On ne saurait enfin passer sous silence les différents engagements que Georges Souville, catholique fervent,  avait pris dans des institutions religieuses, notamment l’Ordre de Malte et la confrérie des Pénitents Gris d’Aix-en- Provence. Il exerça en outre avec compétence, pendant près de vingt ans, la charge de Grand Maître de la Maintenance de l’ensemble des confréries des Pénitents de France et de Monaco.

 

D’après l’hommage rendu à Georges Souville par Colette Roubet à l’Académie des Sciences d’Outre-mer le 1er juin 2012

 

 

Fonctions exercées par Georges Souville

Académies et sociétés savantes

- Membre de la Société préhistorique française, de la Société française d'archéologie

- Membre titulaire de l'Académie des Sciences, Agriculture, Arts et Belles Lettres d'Aix-en-Provence (1978), Secrétaire Perpétuel puis Secrétaire Perpétuel honoraire

Académico correspondiente de la Real Academia de Buenas Letras de Barcelona (1976)

- Membre correspondant (1976) puis membre libre (1983) de l'Académie des Sciences d'Outre-Mer.

- Membre correspondant de l'Académie de Marseille (1980)

- Académico correspondiente de la Real Academia catalana de Belles Artes de San Jorge (Barcelone, 1980)

- Socio ordinario dell'Accademia di Santa Chiara (Gênes, 1988)

- Académico correspondiente de la Real Academia de la Historia (Espagne, 1991)

- Membre de l'Académie internationale « Greci-Marino » (Italie, 1998)

- Membre du Conseil permanent de l'Union internationale des sciences préhistoriques et protohistoriques (1958-1976)

- Expert près la Commission de l'Afrique du Nord de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (2001)

- Membre fondateur et Secrétaire Général du Centre Charles Maurras (1972)

Nombreuses publications et communications dans des revues et colloques spécialisés
 

 Confréries et Ordre

- Membre (depuis 1967), vice-recteur (1970-1977 et 1986-1992), recteur (1977-1986) puis recteur honoraire de la Confrérie des Pénitents gris dits Bourras d'Aix-en-Provence

- Vice-président de la Maintenance des Confréries de Pénitents de France et de Monaco, adjoint du Grand Maître (1981-1987) ; bailli de Provence (1981-1986) ; Grand Maître de la Maintenance (1987-2006) ; Grand Maître honoraire (2006)

- Chevalier de grâce magistrale de l'Ordre souverain de Malte (1986)

- Membre de la Société de l'histoire de l'Ordre de Malte (1956) puis de la Fondation de l'Ordre de Malte (1986) et de la Société de l'histoire et du patrimoine de l'Ordre de Malte (1992)
 

 Distinctions honorifiques

Médaille du C.N.R.S. (1992)

Chevalier des Palmes académiques (1996)

Chevalier de l'Ordre Pro merito Meliteneis - Mérite de l'Ordre de Malte (1998) Chevalier de l'Ordre pontifical de Saint-Grégoire-Le-Grand (2006)

Médaille d'honneur des villes d'Aigues-Mortes (1994), Sospel (2002), Aix-en-Provence (2005) et du département des Alpes Maritimes (2004)

 

retour à la page des biographies