Né à Paris, René Cagnat, après de brillantes études au lycée Louis-le-Grand, est reçu à l'École Normale supérieure et passe l'agrégation de grammaire (1873-1876). De 1876 à 1880, il enseigne au collège Stanislas et obtient son doctorat ès lettres.

Épigraphiste, latiniste et spécialiste de l'histoire du monde romain, il est choisi par le Ministère de l'Instruction publique pour accomplir une mission en Tunisie qui orientera durablement sa carrière. Le résultat de ses recherches épigraphiques et archéologiques est publié dans les Archives des missions scientifiques.

Il reprend, de 1883 à 1887 ses cours d'histoire ancienne et d'épigraphie latine à la faculté de Douai. Il repart de nouveau en 1887 pour la Tunisie qui sera la source de nombreuses publications. Inspecteur général des missions archéologiques de l'Algérie, de 1887 à 1914, il collabore en 1893 à l'Atlas géographique de la Tunisie en collaboration avec E. Babelon et Salomon Reinach, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles lettres⁽¹⁾.

En 1894, il écrit Le voyage en Tunisie, avec Henri Saladin, architecte et historien, auteur de Tunis et Kairouan, villes d'art célèbres, (1908).

De 1887 à 1931, il est professeur d'épigraphie et d'antiquités romaines au Collège de France, président de la Société française des fouilles archéologiques et fait partie ,de nombreuses commissions dont celles de l'Afrique du Nord et des découvertes archéologiques en Tunisie, ainsi que du Conseil Supérieur de l'Instruction publique et du Comité consultatif de l'Enseignement supérieur de Paris.

Élu le 6 décembre 1895, membre ordinaire de l'Académie des Inscriptions et Belles lettres, il en devient le président en 1906 et le secrétaire perpétuel le 21 juillet 1916. Membre de l'enseignement de nombreuses académies étrangères (dont Berlin et Bucarest), officier des Palmes académiques, il est promu commandeur dans l'ordre de la légion d'honneur en 1932.

La mort, à Paris, en 1937, le surprend alors qu'il travaillait à la biographie de son collègue au Collège de France, Stéphane Gsell (1862-1932), spécialiste, lui aussi, de l'histoire ancienne de l'Afrique du Nord.

Annie Krieger Krynicki

¹ Voir Mémoire Plurielle, mars 2004, nO 39.

 

 

BIBLIOGRAPHIE

 

Mélanges René Cagnat (réunis par des anciens élèves au Collège de France) 1912

Éloge funèbre de René Cagnat. A. Merlin (CRAT 1937)

Hommage et Souvenirs. A. Audollent. Revue tunisienne 33/34 1938.

Biographie in Le Second siècle de l'Institut de France (1895 -1995) sous la direction de Jean Leclant, secréraire perpétuel de l'Académie des Inscriptions er Belles Lettres (avec le concours d'Hervé Danesi, agrégé de l'Université) 1999. Reproduction du portrait de R. Cagnat avec sa gracieuse autorisation.

 

 

PARMI SES ŒUVRES

 

1880-1882 : Thèse sur le système fiscal à Rome 1892 : L'Armée romaine d'Afrique et l'occupation militaire de l'Afrique sous les empereurs, œuvre qualifiée de magistrale et rééditée en 1912.

1896 : Musées et collections archéologiques de l'Algérie et de la Tunisie. Le musée de Lambèse

1898 : Les monuments de la Tunisie; monuments antiques et temples païens (avec Paul Gauckler).

1902 : Le musée de Timgad.

1902-1912 : Carthage, Timgad, Tebessa et les villes antiques de l'Afrique du Nord.

1923 : Inscriptions latines d'Afrique, Tripolitaine, Tunisie, Maroc (en collaboration avec A. Merlin et L. Châtelain). Collaboration au Dictionnaire des antiquités grecques et romaines.