Louis Billiard |
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Alger, 1862 Alger, 1936 |
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D'une activité débordante et créatrice, Louis Billiard fut un éminent artisan de l'économie algérienne. |
Louis Billiard est né le 4 février 1862 à Alger, où son père Julien Billiard, venait d'ouvrir une entreprise de quincaillerie, vente et construction de matériel agricole. Après des études au lycée d'Alger et à Louis-le-Grand, Louis Billiard entre à l'Ecole Polytechnique en 1882. Il y coudoie le futur général Pellé, Marcel Prévost, Estaunié, et d'autres personnalités notoires. Ayant accompli son service militaire dans l'artillerie, il renonce à la carrière des armes pour entreprendre celle d'ingénieur-constructeur. En 1888, il prend la direction de l'entreprise familiale dont il étend l'activité à l'ensemble du territoire algérien. Une succursale est ouverte à Bône en 1891, ainsi que deux dépôts pour les pièces les plus courantes, à Sétif et à Constantine. En 1922, le dépôt de Constantine devient à son tour succursale avec un réseau de représentants à Batna, Oued-Zenati, Sedrata, Guelma et SoukAhras. Formé par ses études aux rudes, mais saines disciplines mathématiques, il en avait gardé le goût de la précision, une judicieuse méthode de travail et l'habitude de n'aborder la solution des problèmes qu'après les avoir mûrement examinés sous toutes leurs faces. Homme d'affaires dynamique, Louis Billiard se hissa rapidement au premier rang des organismes professionnels. Il est élu membre de la Chambre de Commerce d'Alger le 13 décembre 1898. Il en devient le vice-président le 6 février 1903 et le président le 8 juin 1910, fonction qu'il exercera durant vingt ans, au cours desquels, avec une maîtrise incontestée et un scrupuleux esprit de justice, il remplit sa mission. Il donna à la Chambre de Commerce d'Alger un éclat et un prestige qui la placèrent rapidement au premier rang des Chambres de Commerce de France. Il préside également la réunion des Chambres de Commerce d'Algérie. Pendant la guerre de 14-18, il se voit confier la présidence des affaires austro-allemandes (créé en 1915 au sein du Syndicat commercial algérien, le groupe austroallemand avait pour but de détruire la concurrence allemande), celle de la commission des charbons, celle du Comité de propagande pour les emprunts nationaux et la vice-présidence du Comité de ravitaillement. Après la guerre, et au fil des années, il se verra confier la présidence et l'administration d'un grand nombre d'organismes, dont l'énumération figure à la fin de cet article. Grand réalisateur, il fit de ses établissements une des premières Maisons, pour ne pas dire la première Maison d'Algérie. Remarqué par tous les gouverneurs généraux, écouté par leurs collaborateurs immédiats, il s'est toujours appliqué à lier d'une manière heureuse et sûre, l'action des assemblées consulaires à celle des pouvoirs publics. De plus, il avait amorcé le vaste programme qui fera du port d'Alger, objet de sa sollicitude, l'un des grands ports du bassin méditerranéen. Bien que d'un abord plutôt sévère, il était d'une nature généreuse et savait se faire aimer de son personnel sans abdiquer de son autorité et de son prestige. Louis Billiard est décédé à Alger le 7 février 1936 dans sa terre natale qu'il avait tant aimée.
Odette Goinard
Bibliographie :
* Revue Parcours N° 10, décembre 1988. * Fascicule A la mémoire de Louis BilIiard, édité lors de son décès, Imprimerie Baconnier Alger 1936.
Titres et fonctions de Louis Billiard :
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