Louis Pasquier-Bronde |
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Bône 1875 Alger 1956 |
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La vocation de Louis Pasquier-Bronde, le moteur qui anima toute sa vie, c'est l'action sociale, l'œuvre tournée vers les autres dans les domaines les plus divers. |
Louis Pasquier-Bronde naquit à Bône en 1875. Son grand-père maternel, Casimir Bronde, un des premiers Français venus vers 1840 à Bône comme agent d'une banque marseillaise, fur adjoint au maire, conseiller général, créateur de sociétés multiples. Il eut treize enfants. Son père gérait une propriété près de Bône, mais des revers le contraignirent à abandonner la terre et ce fut le départ vers la Tunisie où s'offrait pour lui une situation. Interne au collège des Pères missionnaires d'Afrique à Carthage, le jeune Louis poursuit ses études avec des interruptions dues à sa santé fragile. Puis, la famille s'installe à Alger, et c'est là que, tout en préparant ses diplômes universitaires à la faculté de Droit, Louis Pasquier-Bronde fonde la « Conférence Saint-Augustin» dont les travaux jettent les bases d'une action sociale en divers domaines. 1900 ... à l'aube du siècle, à Alger, sur cette terre neuve, en plein essor, Louis Pasquier-Bronde allait donner la mesure de son effort créateur en organisant tout d'abord le Crédit agricole. Les petits colons étaient en effet victimes de l'usure. Il s'agissait donc de les regrouper pour lutter contre les abus dont ils étaient l'objet. La Caisse régionale de Crédit agricole mutuel d'Alger fut fondée en 1901 et dès 1910 elle groupait 1 150 adhérents répartis en 41 caisses locales avec un capital de 200000 F et faisait un million de prêts. Elle était devenue dans les années cinquante l'une des plus importantes caisses régionales de France avec un chiffre d'opérations de plusieurs milliards, 88 caisses locales groupées en 17 agences et une centaine de coopératives affiliées de toute nature. A côté de la Caisse régionale d'Alger, prirent place, dès 1904, la Mutuelle agricole algérienne d'assurances (avec plus de 75 caisses locales) et, en 1949, lorsque la sécurité sociale fut étendue à l'Algérie, la Caisse régionale d'assurances sociales agricoles d'Alger. Mais le président-fondateur n'avait pas attendu l'intervention du législateur en cette dernière matière. Dès 1937, il invitait les exploitants agricoles à organiser et gérer eux-mêmes des dispensaires au bénéfice de leurs ouvriers, convaincu qu'au-delà des obligations strictement légales il y avait un devoir social à remplir. C'est ainsi que furent créés plusieurs dispensaires où l'on soignait gratuitement le personnel agricole grâce aux cotisations versées par les employeurs. Le système était si bien adapté aux besoins qu'il fut repris presque sans changement par les caisses de sécurité sociale agricoles créées en 1949. En 1916, Louis Pasquier-Bronde fut affecté à Lyon dans un service auxiliaire de l'armée. Ses activités reprirent dès son retour à Alger en 1919. Sollicité de se présenter aux élections municipales et nommé premier adjoint au maire d'Alger en 1919, Louis Pasquier-Bronde soucieux des problèmes de logement pour les familles modestes, présentait un rapport proposant l'organisation d'un Office public d'habitations à bon marché. Ce rapport étant adopté, le projet fut transmis au Ministre de l'hygiène, de l'assistance et de la prévoyance sociale. Un décret du 25 avril 1921 (j.O. du 1er mai) donna vie légale à l'Office public d'habitations à bon marché. Pasquier-Bronde en est élu président. Il conservera cette présidence jusqu'en 1952. En 1929, faisant partie d'une autre équipe municipale, il s'attache à la mise en chantier: - d'un Hôtel de Ville digne d'une capitale, - d'un foyer municipal au service du quartier du Champ de manœuvres, - d'un plan d'urbanisme adapté aux beautés et aux particularités d'un site exceptionnel. Auditeur fidèle des Semaines sociales de France pendant de longues années, il eut la joie de participer activement en 1941 et 1942 aux Journées sociales nord-africaines. Il y voyait une perspective de rapprochement entre les communautés susceptible de préparer des solutions au redoutable problème algérien. Mais en raison de cette période de guerre, ces journées furent sans lendemain. Cela fur pour lui une déception profonde. Malgré une santé précaire, portant allégrement le lourd poids de ses œuvres et de ses fondations, il connut comme chaque responsable des inquiétudes sur telle ou telle de ses institutions, mais il ne le laissa jamais paraître. Caractère trempé au plein sens du mot, Louis Pasquier-Bronde trouvait dans sa foi l'effort créateur qui inspira ses soixante années de travail fécond au service du bien commun. Il avait épousé Marie-Anne Goinard, sœur du docteur Ernest Goinard dont la biographie figure dans Les Cahiers d'Afrique du Nord, n° 3. Ses enfants, Marie-Louise et Paul, ont été étroitement associés à son œuvre.
Odette Goinard PARMI SES ŒUVRES
- Thèse sur Les Associations agricoles, 1911. - Démocratie organisée, 1923. - Méditations sur l'Evangile, 1924. - La Maison de l'agriculture algérienne au service du pays, 1935. Diverses brochures: Le Service social dans la cité moderne. Promotions démocratiques en Algérie. la Cité algérienne. Lettre aux élites musulmanes.
BIBLIOGRAPHIE
Soixante ans au service de la Cité (Marie-Louise et Paul Pasquier-Bronde) : biographie d'après ses notes.
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